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Dominique Zobeide, coach des U20 Elite: interview

Nous poursuivons notre voyage sur la Planète JSC, saison 2020/2021, par l’interview de Dominique Zobeide, coach des U20 Elite (A suivre…)
Interview réalisée par Robert Grisolia le 02/10/2020
Bonjour Dominique, tu es tout nouveau à la JSC. Tu as en charge les U20 Elite. Peux-tu te présenter ?
Je suis né le dimanche 7 mars 1971 à Toulouse. Je suis divorcé et père de trois enfants : deux garçons, Jonathan, l’aîné, Caroline, ma fille et Grégory, mon dernier qui a 22 ans, aujourd’hui. Je travaille dans le monde de la sécurité depuis 32 ans où j’encadre une quarantaine de personnes.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai joué en très jeunes à Colomiers, Tournefeuille. J’étais aussi petit que je le suis aujourd’hui, j’ai un tout petit peu grandi, j’étais toujours aussi fin et je jouais, comme aurait dit notre ami Guy Roux, le meilleur formateur français, j’étais un suce-ligne, je jouais n°11, ce qu’on appelait autrefois ailier gauche. Malheureusement, suite à un gros problème de santé – la colonne vertébrale qui est partie en vrac – il m’a fallu arrêter le football à l’âge de 17 ans. Je suis resté sur une planche pendant deux ans, mais j’avais toujours le football en tête et c’est ça qui m’a permis de rester debout. Aujourd’hui, je marche, c’est donc que ça a fonctionné. Comme j’avais arrêté le football très tôt, le seul moyen de ne pas perdre ça, c’était d’apprendre le « métier » (mais ce n’est pas un métier !) et de devenir coach.
Justement, c’était ma question suivante. Quel a été ton parcours d’éducateur?
J’ai commencé à 23 ans. On a commencé à me former sur des U10 avec un certain Philippe Sebban à l’US Colomiers, avec les anciens : notre ami Guy Barrère qui est malheureusement décédé qui était l’éducateur des 8, 10 ans. Donc, j’ai commencé à apprendre avec ces gens-là. Les années qui ont suivi, ça a été avec les 12 ans jusqu’à 15 ans. J’ai eu la chance de pouvoir apprendre, écouter et regarder avec des messieurs comme Léon Maïer, Daniel Lacroix… ce sont eux qui m’ont donné encore plus goût à ce que je rêvais de faire. Bien sûr, je n’oublie pas la personne la plus importante pour moi qui est mon papa, ancien gardien de but de l’équipe de France militaire. Donc, on a vécu avec les frangins beaucoup football.
Tu peux nous en dire plus sur ton père ?
Oui. Papa a été un ancien commando para pendant 22 ans. Suite à un accident sur un atterrissage de saut, Il a été bloqué au sol. Il faisait tout le temps du football, du football, du football… Il a fini par être gardien de but de l’équipe de France militaire. Il adorait le foot et il nous a donné et fait partager son savoir. Il nous a menés de 5 ans jusqu’à 12, 13 ans, il nous prenait tout seuls pour nous entraîner. Il nous a accompagnés toute notre jeunesse.
Tu dis « nous », c’est-à-dire ?
J’ai aussi deux frangins qui ont aussi joué au football. On était trois, moi, j’étais le plus petit. J’ai commencé à Colomiers et j’ai fini à Tournefeuille que je reçois samedi. C’est mon deuxième petit club de cœur.
Ton parcours d’éducateur ne s’arrête pas aux 12 ans, non ?
A Colomiers, j’ai continué avec les U15 et j’ai terminé, à Colomiers, avec cette catégorie. Ensuite, je me suis posé une année parce que les enfants grandissaient et ça me demandait beaucoup de travail. De là, j’ai été conseillé par mon ami Fabrice Dubois qui m’a appris beaucoup, beaucoup de choses. C’est quelqu’un que j’adorais parce que j’adorais l’entendre parler football. A l’époque, il avait les U16, sans oublier qu’il a fait monter les U19 de Colomiers en National. J’étais souvent derrière les buts et je l’écoutais. Je regardais comment il faisait jouer tous ses joueurs parce que c’est un meneur, c’est un super garçon. Donc, après Colomiers, Fabrice m’a conseillé à Tony Bru le président d’Aussonne. J’ai rencontré Stéphane Laclos qui était responsable sportif à Aussonne. Je suis resté 12 ans à Aussonne où J’ai vécu mes plus belles années, notamment les trois premières quand je permets à Aussonne une montée en Ligue, en Pl, avec les U19 au bout de la 3ème année. Et, après Aussonne, c’est Cugnaux. Je précise que là où je vais, je reste assez longtemps normalement, je suis fidèle.
Comment as-tu atterri à Cugnaux ?
Après toutes ces années à Aussonne… D’ailleurs, je tiens vraiment, vraiment, vraiment à remercier la famille Bru, le président et madame la présidente qui m’ont tout donné. Je vais rester honnête : je vais dire qu’un jour j’y reviendrai parce que j’ai eu beaucoup de bonheur à Aussonne. Un président qui a du cœur, un mec super… Ça vaut le coup de faire ce que j’ai fait, comme font tous ces bénévoles.
Je savais que j’allais arrêter à Aussonne. Je sentais que c’était l’heure. Ça s’est su très vite parce que, dans le petit monde du football, les nouvelles vont vite et comme ça fait pas mal d’années que je suis dans le train, j’ai été demandé par plusieurs petits clubs autour, jusqu’à que ce soit arrivé aux oreilles de mon pot Thomas Bossenec qui m’a contacté au mois de juin pour savoir si ça m’intéressait de venir à Cugnaux. Il m’a conseillé auprès de notre président, Jonathan, et de notre directeur sportif, Eric Taborda, que j’ai rencontré deux ou trois fois au mois de juillet. Le message est bien passé. J’ai beaucoup apprécié le discours d’Éric Taborda qui est quelqu’un de bien, ce que je savais, même si on n’a jamais travaillé ensemble. Je savais où j’allais et, après quelques semaines de réflexion, j’ai dit oui. Il me fallait franchir le pas et ne pas avoir peur parce que je partais quand même dans l’inconnu.
Te voilà maintenant à la JSC en charge des U20 élite. Deux matchs de championnat, deux victoires. Ça démarre plutôt bien.
On ne va pas se mentir parce que le mois d’août a été un peu compliqué parce que j’ai eu un peu peur : très peu de joueurs étaient présents, en ce mois d’août. Mais, Eric m’a rassuré : « Ne t’inquiète pas, m’a-t-il dit, ce n’est pas comme dans les autres clubs. Les jeunes ici viennent, ils vont venir mais ne t’attends pas à les avoir le 10 août ou le 15 août. ». J’ai un peu paniqué au mois d’août parce que je me retrouvais à faire des séances à 8 ou 9 joueurs et, effectivement, Eric avait raison puisque, fin août, je me suis retrouvé avec une quarantaine de joueurs de partout tout autour de Toulouse, pour venir faire des essais. Et, là, j’ai bloqué un groupe de 18 joueurs dont 4 anciens de Cugnaux qui étaient là la saison dernière. Et, aujourd’hui, après un bon mois et demi de travail, je peux dire que j’ai une bonne petite équipe, un groupe qui est en train de naître et qui sera, je pense, difficile à manœuvrer, parce que j’ai de bons petits « guerriers », j’ai de bons petits joueurs de ballon. Bien sûr qu’il y a plein, plein, plein de choses à apprendre et à voir encore, mais, en tous les cas, j’ai l’impression que mon discours est passé assez rapidement et qu’ils arrivent à réaliser ce que je demande. Quand on voit le match de Muret, qui est pour l’instant le match référence. Ce n’était qu’un premier match de compétition, mais contre une équipe qui avait déjà six matchs amicaux dans les jambes. Les jeunes n’ont rien lâché, ils ont fait un beau match. C’était moins joli à Pibrac où on a dû jouer sur un terrain complètement impraticable ce qui a rendu les choses très compliquées alors qu’on aurait dû tuer le match, dès la vingtième minute. On n’a pas été efficaces et super bons. Après, j’ai confiance, je pense qu’on est partis pour une belle petite saison avec ce groupe. Après mon objectif – on n’a rien à gagner dans ce championnat – je suis là pour amener ces 18, 19, 20 élites dans le monde des seniors. On se rend compte aujourd’hui et, depuis quelques années, que nos gamins de 17 ans, 18 ans décrochent au niveau du football parce qu’on les met dans ce monde des seniors, surtout en District en D4, D3, D2, D1 et j’ai l’impression, pour l’avoir observé depuis plusieurs saisons, que ces gamins de 17, 18 ans ne sont pas assez mûrs pour aller dans ce monde des seniors, ce qui les fait abandonner le football.
Tu penses que la mise en place de ce championnat U20 Elite est une bonne chose, en fait.
Il le faut, absolument ! A la JSC, ils sont la Réserve en priorité des Seniors1. En ce qui concerne les Seniors 2 de cette année, ils sont complets. Il y a largement assez de monde. Eux ont un objectif et Gilles avec son groupe a son objectif. Il a un super groupe avec des seniors et pas mal de U20. En ce qui me concerne, avec les U20 Elite, c’est d’alimenter et commencer à mettre progressivement ces U18, U19, U20 chez les seniors 1, comme le fait Thomas où j’ai déjà trois U19 qui sont allés faire une semaine d’entraînement complète avec les seniors 1, R3. Ça va déjà tout de suite les habituer au changement de vitesse, du jeu, à lâcher le ballon beaucoup plus vite, parce qu’à ce niveau on ne te fait pas de cadeaux. J’ai eu les comptes-rendus de ces séances par mes propres joueurs. Ils ont adoré, mais ils se sont rendus compte que là, effectivement, on n’avait pas le droit de garder le ballon 10 minutes. Ça les fait mûrir, ça les fait grandir. Mon but premier, il est là. Il faut que ça permette à ces gamins de franchir ce pas, qu’on puisse les garder et qu’on les maintienne dans le football.
Le point fort de cette équipe ?
Une défense solide, un milieu intelligent et un avant-centre qui dégaine !
Et son point faible ?
On va dire la jeunesse. Un manque encore de maturité.
Un bon souvenir en tant que joueur et un bon souvenir en tant qu’éducateur ?
Un de très, très bon et que j’ai encore dans ma tête à 50 ans. J’avais 15 ans. On jouait un match de Coupe à Tournefeuille contre Montpellier. J’ai marqué un but après avoir fait un « sombrero » à mon latéral de Montpellier qui était hébergé à la maison pour deux jours. Il faisait trois têtes de plus que moi. A côté, j’étais un petit nain. Et, après un sombrero, – il doit s’en souvenir encore aujourd’hui – de 22 mètres, d’une frappe de vrai gaucher, je loge le ballon dans la lucarne. Et, là, toute la tribu – c’était un match de Coupe ! – a envahi le terrain.
En tant qu’éducateur ce serait la saison 2016/2017 avec les 17 ans PL d’Aussonne où on fait les quatre derniers matchs, après avoir pris beaucoup de gifles, pendant tout le championnat. Il faut dire que, la saison précédente, on avait eu la montée en Ligue, je ne sais toujours pas comment parce que jamais de la vie on aurait dû être en Ligue. Mes gamins toute la saison se sont accrochés et, sur les quatre derniers matchs, on va battre le premier, on fait match nul contre le second chez nous et on fait quatre matchs sans défaites. Ça s’est beau ! On descend quand même, parce qu’il y avait trois descentes sur douze, à l’époque. Il faut dire qu’on n’était pas du tout prêts pour jouer en Ligue. J’avais des gamins, qui en début de saison, sur une échelle de 10, étaient à 4 et ils finissent la saison à 6. Au final, ils se sont régalés, je me suis régalé. Ça a été une superbe saison.
Un dernier mot ?
Je souhaite, moi, personnellement, m’éclater cette saison à la JSC et j’espère que cette saison ira au bout parce que quand on voit comment ça se passe… Enfin, il ne faut pas y penser. J’espère que l’on va pouvoir regarder nos jeunes sur les terrains de football, que l’objectif de montée de nos Seniors 2 arrivera au bout, que l’équipe 1 nous fera le plus grand plaisir et qu’on puisse continuer à rêver.
Merci Dominique. Bienvenu à la JS Cugnaux et bonne saison 2020/2021.

match contre Tournefeuille à la mi-temps le 3 octobre

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match contre Muret septembre 2020

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match contre Muret septembre 2020

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match contre Muret septembre 2020: l’équipe

match contre Muret septembre 2020