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Sébastien Gérard, coach des seniors féminines: interview

Nous poursuivons notre voyage sur la Planète JSC, saison 2020/2021, par l’interview de Sébastien Gérard, entraîneur des seniors féminines (Bientôt la suite de notre voyage…)
Interview réalisée par Robert Grisolia le 18/10/2020 (avant le reconfinement)
Bonjour Sébastien. C’est notre premier entretien, aussi peux-tu te présenter ?
Je suis né le mercredi 27 novembre 1974 à Toulouse. Je suis marié avec 2 enfants : marié depuis 2002, ça va faire 18 ans. Je travaille dans l’informatique en tant que consultant. J’intègre des progiciels pour des grandes entreprises comme Airbus, le CEA…
Quel est ton parcours de sportif ?
J’ai démarré au foot en Pupilles à 11 à Blagnac. J’ai joué pendant 4 ans, là-bas. Et après, je me blesse à un ongle du pied, au gros orteil. J’ai l’ongle qui saute et je ne peux plus taper dans le ballon. Du coup, je m’arrête de jouer. Je m’arrête de jouer en seconde année de Minimes ce qui doit être l’équivalent des U15/U16 d’aujourd’hui. J’ai arrêté pendant deux ans. J’ai eu la chance que mes parents croisent une vieille connaissance, le Président du club de Rangueil. Son fils joue en Junior et je reprends le football à Rangueil, en Junior, avec son fils. J’y ai fait les deux années de Juniors. Ensuite, je suis à la fac avec un ami qui joue à Tournefeuille et je finis à Tournefeuille : première année en Seniors 2, puis j’intègre l’équipe 1, l’année suivante, en Promotion Ligue ou Honneur, je ne me souviens plus. Je finis donc en Senior à Tournefeuille. Je devais avoir 24, 25 ans, quelque chose comme ça.
A quel poste jouais-tu ?
J’ai démarré en N° 6, ensuite libéro et capitaine à Rangueil. A Tournefeuille, je suis revenu en milieu défensif.
Tu es aujourd’hui l’entraîneur des Seniors filles, mais est-ce que tu as un passé d’éducateur ?
Ça va être rapide ! Le seul retour d’expérience que j’ai en termes d’éducateur, c’est avec les tout petits, quand mon fils a démarré le football à Cugnaux. C’était en U7. C’est là que j’ai fait ta connaissance d’ailleurs. Comme il y avait pénurie d’éducateurs chez ces tout petits, je t’ai proposé d’accompagner une équipe. C’était juste une équipe de foot à 5. De plus, je retrouve le père d’un copain à mon fils, Mathieu Maumil, avec qui j’ai joué à Tournefeuille. Du coup, on a pris l’équipe à tous les deux. Quelques joueurs de l’époque jouent encore avec mon fils en U15. Ensuite, j’ai continué à suivre mon fils sur tous les matchs. Ensuite, l’année dernière, j’ai épaulé Sébastien Bouche en tant que coach, on va dire, assistant. J’ai essayé de l’assister tant bien que mal, mais c’était un peu compliqué, par rapport à mon boulot, de trouver les bons créneaux horaires. Mais, j’ai réussi à l’assister sur quelques séances d’entraînement. Par contre, j’étais là, à tous les matchs, pour l’assister. Ensuite, dès qu’il avait besoin, j’étais toujours là pour lui donner un coup de main. Ça n’a pas été facile l’an dernier, mais, voilà ! En fait, mon expérience en tant que coach, elle est très, très, très basique. Je n’ai pas beaucoup de retour d’expérience, mais, voilà.
Tu sais que, pour ça, il existe des formations. As-tu suivi des formations ?
Non, non. Pour l’instant je n’ai pas suivi de modules. J’aimerais bien en suivre, par contre c’est le temps, Il faut trouver le temps nécessaire pour pouvoir faire ça.
Tu sais, un module, c’est sur deux journées. Ce n’est pas très long !
Oui. Je savais qu’il y avait un module ce week-end, je crois, à Cugnaux pour les féminines. Du coup, c’est compliqué, mais, malgré tout, même si c’est vrai que ce n’est pas très long, il faut quand même trouver le temps nécessaire.
Tu as en charge cette année l’équipe Seniors féminines. Peux-tu nous en parler ?
C’est un groupe qui s’est construit cette année. On part avec un effectif de 12 filles de l’an dernier, sous la responsabilité de Pascal. Mais le groupe explose un peu puisqu’on perd 5 filles par rapport à l’année dernière. On s’est, alors, posé la question de savoir si on continuait ou pas en seniors. On m’a demandé si ça m’intéressait de prendre l’équipe. Quand je dis « on m’a demandé », ce n’est pas le club, mais les filles elles-mêmes, celles qui avaient décidé de rester. C’était même presque le couteau sous la gorge parce que si je ne restais pas et que ce n’était moi qui les coachais, il n’y aurait probablement plus d’équipe à Cugnaux. En sachant ça, j’ai ma fille qui joue dans l’équipe, elle est gardienne de but. Comme, pour moi, elle a trouvé son sport, ça m’embêtait vraiment qu’elle arrête le foot. Donc, je le fais surtout pour elle et, après, je le fais aussi pour le club parce qu’elle jouait depuis deux ans au club et ça m’embêtait de voir que la JSC allait perdre l’équipe Seniors féminines qui, pour moi, devrait être la vitrine de la section féminine. Donc, j’ai décidé finalement d’accepter, d’une part pour ma fille pour qu’elle puisse continuer la pratique du football et d’autre part pour essayer de relever la tête au niveau de l’équipe féminine d’un point de vue Seniors.
Sachant ça, je me retrouve avec huit personnes qui veulent repartir pour cette saison, ce qui est trop peu évidemment parce que l’ambition du club c’est de passer au foot à 11. Mais pour des raisons extra sportives, comme je te l’ai dit, l’effectif a explosé. Donc, je me retrouve avec seulement huit filles, ce qui était impossible de commencer à 11 et, si on devait faire quelque chose, ce ne pouvait être qu’à 8. Du coup, les filles ont bien bossé puisque ce sont elles qui ont recruté étant donné que, moi, de mon côté, je n’avais pas de réseau. Donc, ce n’est pas moi qui ai fait les efforts nécessaires, ce sont les filles qui ont tout fait pour communiquer dans le sens où on était à la recherche de nouvelles joueuses. Finalement, c’est Carine qui a fait un petit Flayer qui a été posté un petit peu partout autour de Toulouse. Et, puis, mi-septembre, je me retrouve avec des quantités d’appels de filles qui voulaient jouer à Cugnaux. Et, donc, le groupe se construit et, aujourd’hui, j’ai 19 filles. On a aussi intégré des U18 de l’an dernier et on part avec une ossature de 8 filles de l’équipe de l’année dernière, plus trois U18 qui sont montées puisqu’on n’a pas de U19 et le reste ce sont des nouvelles qui sont arrivées au club grâce au Flayer et au Facebook…
Comment s’est passé ce début de saison ?
Déjà au niveau des entraînements, à cause du covid, on a redémarré les séances courant juin, puis on n’a pas arrêté jusqu’en juillet, voire la mi-août puisque je partais en congé à la mi-août. Mais les filles ont continué. A mon retour de congés, c’est là qu’on est rentrés dans le vif du sujet avec de nouveaux entraînements et, puis, les premiers matchs amicaux sont arrivés : deux matchs amicaux avec deux victoires, une victoire dans le Gers contre Montferran Saves et une deuxième victoire à Toulouse Nord. Donc, deux déplacements. On ne pouvait pas faire beaucoup plus de matchs puisque, après ça, ça arrivait vite, entre le moment où on s’entraîne et où il faut planifier les matchs. Avec le covid, on ne sait pas trop où on va, donc, c’est un peu compliqué, avec un début de championnat qui avance et qui arrive plus vite que prévu puisque chaque fois que je posais la question, on me disait que ce n’était pas avant octobre. Quand on a su que ça démarrait plutôt fin septembre, malheureusement, je me suis retrouvé à faire forfait pour le premier match pour des raisons de licences non validées. Donc, je suis un petit peu déçu. Mais, bon, ce n’est pas grave, on rebondit malgré tout. J’ai fait le nécessaire pour que les licences soient validées. J’ai été bien appuyé par Céline que je remercie beaucoup pour son investissement au niveau des licences et également Pascal qui est venu après, en soutien, depuis peu. Ce sont des personnes que je tenais à remercier.
Et après ce forfait ?
Après ce forfait, le deuxième match, cause covid, est reporté. Le troisième match qui se joue à Cugnaux, on commence par une victoire. Et, là, on vient de faire aujourd’hui notre deuxième victoire. Donc, depuis le début, on n’a aucune défaite. Ça, c’est bien pour la confiance au niveau du groupe. Au niveau du championnat, on est à 2 victoires et une défaite par forfait qui nous pénalise d’un point, mais ça motive encore plus les filles.   (Note du site : Elles ont joué leur 4ème match à Rangueil qu’elles ont remporté 10 à 2).
Quel est l’objectif pour cette saison et pour les saisons à venir ?
Mon premier objectif pour ce groupe-là, c’était, déjà, d’arriver à construire un groupe sain parce que pour moi, l’état d’esprit, c’est super important. Pour moi, il faut qu’elles arrivent à se respecter les unes avec les autres, ce qui n’était pas forcément le cas l’année dernière. L’année dernière, il y avait beaucoup de clans. Là, cette année, ce n’est pas des clans, c’est un groupe. Je pense qu’on est sur la bonne voie parce que c’est vrai que le groupe est assez jeune, il est assez hétérogène aussi au niveau de l’âge puisque ça va de 15 ans jusqu’à plus de 50 ans, on va dire, pour la plus ancienne. Ce n’est pas facile à gérer, c’est compliqué parfois, mais ce qui est bien c’est que les jeunes ne se prennent pas la tête, elles sont très matures pour leur âge et du coup, c’est plus facile à gérer que l’année dernière.
Donc, ça c’est bien ! La priorité, c’est de mettre en place un groupe qui est sain. Ensuite, c’est évidemment d’égaler ce qu’on avait fait l’an dernier parce que l’an dernier, sur le plan sportif, c’était plutôt bon puisqu’elles avaient enfilé les victoires. Là, c’est pareil, l’ambition, c’est de viser la deuxième ou troisième place du championnat, ce dont elles sont tout à fait capables avec le jeu qu’elles produisent, aujourd’hui. Vu qu’on est partis avec un handicap, on ne peut pas viser la première place ce qui me paraît compliqué étant donné qu’il y a une belle équipe pour qui la première place est presque déjà acquise, c’est Bruguières qui met des cartions à tout le monde, depuis le début du championnat. En tout cas, si on y arrive, ça voudra dire qu’on aura battu cette équipe deux fois et qu’on n’aura pas fait de faux pas par ailleurs.
De toute façon, il n’y a pas de montée et de descente dans ce championnat. Quel est donc l’objectif pour les années à venir ?
Ce serait de garder ce groupe-là puisqu’elles sont 19 donc pas loin de pouvoir jouer à 11. C’est ce que les filles souhaiteraient. Elles auraient voulu ça cette année, mais on a fait le choix du foot à8 parce que même quand j’ai su que j’avais un effectif de 19 joueuses, on a préféré faire le choix de ne pas commencer à 11, d’une part parce qu’il fallait que le groupe se construise et d’autre part parce que je ne connaissais pas le niveau de chaque fille.
L’an prochain, si on garde ce groupe-là et si on trouve trois ou quatre filles de plus, on pourra envisager de jouer à 11. Maintenant, si on peut jouer à 11, on le fera, mais j’y vais pas à pas, je ne me fixe pas cet objectif-là pour l’instant. Je pense d’abord à cette saison, même pour moi parce que c’est la première fois que je coache et c’est bien de démarrer à 8, de mon côté, ne serait-ce qu’en termes de coaching, mais, après, avec un effectif suffisant, on le fera. Et puis, derrière, il faudra que je m’adapte au foot à 11, même si j’y ai joué. Mais, le jouer et le coacher, ce n’est pas la même chose ! Il faut vraiment qu’on pose les bases et qu’on y aille pas à pas, il ne faut pas brûler les étapes.
Le point fort de cette équipe ?
Je dirais la solidarité. Quand elles rentrent sur le terrain, elles ont toutes le même objectif, c’est de gagner le match et elles se donnent toutes à fond là-dessus. On l’a vu sur le match d’aujourd’hui, par exemple. Alors que c’était très compliqué parce qu’il faisait très chaud, que le terrain était pourri à la limite du praticable, très petit en dimensions, elles se sont soudées les unes aux autres et elles ont réussi à gagner. J’ai un effectif qui est plutôt bien équilibré dans le sens où j’ai une bonne défense, un très, très bon milieu et j’ai deux attaquantes qui sont arrivées cette année qui promettent, je pense. Elles ne sont pas encore à 100%, mais, à mon avis, ça ne saurait tarder.
Quel serait son point faible ?
Difficile à dire. Si, en fait, le point faible, ce serait moi ! Oui, c’est ma première année de coaching. Aujourd’hui, ça se passe plutôt bien, j’ai le sentiment que ça se passe très, très bien d’un côté comme de l’autre. Après, c’est tout beau, tout neuf, comme on dit. Après, il faudra voir au fur et à mesure comment ça évolue. Moi, je vais évoluer, elles vont évoluer.
Un bon souvenir ?
En fait, je vais garder un souvenir récent avec mon fils : leur qualification en Coupe, cette année. Ils étaient menés 3 à 1. Ils reviennent à 3 à 3 à la dernière seconde et, c’est, en plus, mon fils qui marque le but de l’égalisation et, puis, ça finit aux tirs au but, puisqu’il n’y a pas de prolongations en U15, en Coupe. A la fin, ils gagnent aux pénaltys 11 à 10. C’était sympa parce que, d’une part, il y avait la victoire au bout et, d’autre part, on a vécu des émotions comme on peut en vivre à la télé avec la « Champions League ». Vivre ça sur un terrain de Cugnaux, c’était super !
Un mauvais souvenir ?
Ma blessure qui m’a empêché, peut-être de jouer au football à haut niveau, tout simplement.
Un dernier mot ?
Oui, un dernier mot pour mes joueuses qui, j’espère, auront tourné la page de la saison dernière, tout simplement. C’est ce que je leur demande. Je sais que ce n’est pas facile pour certaines, mais j’aimerais bien qu’elles tournent la page pour que les relations, qu’il y a entre elles et tout l’encadrement qu’il peut y avoir autour d’elles, s’apaisent un petit peu. Le passé, c’est le passé ! Qu’elles pensent plus à l’avenir qu’à autre chose. Voilà le message que je voudrais faire passer à mes joueuses. Elles le savent parque je n’arrête pas de leur répéter, mais c’est important que la direction et l’encadrement l’entendent aussi de leur côté. J’ai entendu que l’objectif du club c’était de redorer le blason et c’est ce que j’essaie de faire avec l’équipe Seniors féminines. Je compte vraiment sur elles et je leur fais confiance.
Merci Sébastien. Bonne saison 2020/2021 !

Photos  prises lors du dernier déplacement à Monferran Saves

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