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Sylvie Dumazeau, responsable du PEF: interview
Nous poursuivons notre voyage sur la Planète JSC, saison 2020/2021, par l’interview de Sylvie Dumazeau, responsable du PEF et membre du Comité Directeur de la JSC, (A suivre…)
Entretien réalisé par Robert Grisolia le 23/12/2020
Bonjour Sylvie ! Peux-tu te présenter ?
Je suis née le mardi 26 juillet 1960 dans les Landes. Je suis fille de paysans. Je suis infirmière diplômée d’état et, actuellement, je travaille en « santé au travail » à la mairie de Toulouse. Je suis mariée, j’ai un fils qui lui aussi a une petite fille qui a 4 ans avec qui je suis cet après-midi. Je la garde un mercredi sur deux et, l’autre mercredi, je suis au club de foot de Cugnaux.
Au niveau sport, je sais que tu fais beaucoup de tennis à un très haut niveau (rires !!), mais tu as dû faire du sport auparavant. Raconte-nous.
J’ai toujours fait beaucoup de sport. J’ai fait beaucoup de montagne quand j’étais jeune. Je faisais de l’escalade et de la randonnée dans les Pyrénées. Après, j’ai fait un peu de natation et du tennis. J’ai repris le tennis depuis 10 ans, je prends des cours toutes les semaines et je joue 2 à 3 fois par semaine. Je fais des petites compétitions, des tournois. Je suis dans le club de tennis depuis une dizaine d’années.
Et le football ? Comment t’est venue la « fièvre » footballistique ?
Quand j’étais jeune, j’adorais le foot. Je le regardais beaucoup à la télévision avec mon papa. Ensuite, j’ai rencontré André, mon mari, qui était footballeur, j’ai eu un fils qui a fait du foot et a été longtemps entraîneur de foot. On s’est installés aux Pradettes où il y avait un terrain de foot. On a décidé d’aller voir au club comment ça se passait, il y a de ça 26 ans. Et on a décidé, à ce moment-là, de nous investir dans ce club en tant que bénévoles
Tu as un riche passé dans le monde du football : aux Pradettes, mais aussi au District de la Haute Garonne.
Au niveau du club des Pradettes, j’ai commencé par rentrer dans le club où j’étais bénévole. Ensuite, j’en suis devenue la secrétaire où j’ai pris quelques responsabilités. Les années faisant, j’ai continué à ce poste et j’ai fini par être Présidente pendant 16 ou 17 ans. Désireuse de reprendre un peu de souffle, j’ai repris un poste de secrétaire, pendant deux ans et, après, comme personne ne voulait reprendre la présidence, je m’y suis remise. J’ai toujours été bénévole. Je me suis occupée très longtemps de l’équipe seniors 1 en tant que dirigeante. Et, puis, il y a 10 ans, à travers la Fédération de foot, j’ai découvert la « Fondaction du football » et j’ai inscrit notre club en tant que club Pilote au Programme Educatif Fédéral, PEF.
En même temps que j’étais au club de foot, j’étais très engagée dans mon quartier et j’ai été aussi Présidente du Collectif des Associations des Pradettes pendant deux ans. On travaillait beaucoup avec la mairie pour monter des projets au niveau du quartier. Il y avait une trentaine d’associations qui adhéraient au collectif. C’était un engagement de tous les jours pour construire notre quartier.
Mais bien avant le foot, j’avais créé l’école du cirque dans ce quartier. Je m’en suis occupé pendant quatre ans. Mais, comme je ne pouvais pas tout mener à la fois, je ne me suis consacrée qu’au foot et au Collectif des Pradettes.
Et le District ?
J’y ai passé dix ans. J’ai commencé sous l’aire de monsieur Gérard Blancan où je suis rentrée au Comité Directeur. Puis, petit à petit, je suis rentrée à la Commission discipline seniors où j’ai occupé, de temps en temps, le poste de présidente et de membre actif. Ensuite, j’ai fait deux mandats sous l’aire de monsieur Jean Claude Couailles, toujours au Comité Directeur. J’ai fait aussi des délégations de matchs où j’étais déléguée sur des matchs de seniors.
Dernièrement, il y a eu de nouvelles élections où tu ne t’es pas représentée. Pourquoi ?
On était partis pour se représenter, puis, en fait, la covid est tombé là-dessus. J’ai été très, très déçue de la fin de ma période aux Pradettes et j’ai perdu beaucoup de confiance au football en lui-même et aux dirigeants. Et, j’ai eu beaucoup de mal à m’en remettre. J’ai mis au moins six mois avant de repartir au niveau du foot. Ça a été très compliqué et, donc, je me suis complètement démotivée face à cet isolement imposé par la Covid. Bien que j’ai pas mal de connaissances et de gens que j’apprécie qui étaient dans la liste avec moi, je n’ai pas rebondi à ce niveau-là. J’ai dit : j’arrête et je laisse la place à des gens qui feront autant que moi et qui feront peut-être mieux que moi. J’avais vraiment envie de me reposer au niveau du District qui est une grosse machine.
Quelles ont été les circonstances de ta venue à la JS Cugnaux ?
Après la phase des Pradettes, fin de 2019 /2020, je suis venue à la JSC parce que je te connaissais, je connaissais Eric et que je suis quelqu’un qui ne peut pas vivre sans se donner aux autres. Donc, je n’avais pas l’intention de rester chez moi à faire du tricot, bien que je fasse quand même du tricot (rires !). J’avais envie de continuer à être en contact avec les autres. On m’a proposé de devenir dirigeante à la JSC et j’ai dit : « Oui, pourquoi pas ! ». C’était aussi une bonne façon de rebondir tranquillement. Mais, je ne voulais pas prendre et je ne veux toujours pas prendre de responsabilités du style secrétariat, trésorerie ou présidence, des choses comme ça. Je pense que j’ai donné suffisamment dans ces domaines.
Néanmoins, tu as un rôle très important au sein du club en prenant en charge le PEF. On a déjà diffusé une vidéo sur le site là-dessus où tu nous en parlais, mais est-ce que tu peux en quelques mots nous dire de quoi il s’agit ?
A travers le foot qui est un sport qui véhicule des valeurs sociales importantes, c’est retrouver cette éducation qui n’est pas forcément donnée aux enfants et remettre l’accent sur tout ce qui est respect des autres : sens de la collectivité, le Fair-Play, reconnaître les autres à travers l’arbitre, à travers les dirigeants, et, puis, avoir une appartenance à quelque chose. Ce sont des valeurs qui, pour moi, se sont perdues malheureusement, mais ce sont pourtant des valeurs essentielles au fondement de la personne et de la société. Donc, on les véhicule à travers le foot qui est un sport populaire. Avec le PEF, on crée des ateliers à thème comme l’alimentation, l’arbitrage, les règles du jeu, le respect de l’autre, savoir jouer collectif… Enfin, plein de valeurs basiques comme ça. Ces ateliers, je les propose aux gamins de U5 à U13, filles et garçons, avec de petits flyers, en fin d’atelier, qui touchent un peu à tout. Ils touchent à l’alimentation pour savoir comment un sportif doit s’alimenter, que ce soit cohérent, comment il doit s’hydrater, prendre une douche à la fin d’un effort, comment on doit arriver quand on vient de chez soi pour faire une activité sportive : prendre son sac, mettre ses affaires dedans etc… Enfin, plein de notions basiques qui sont malheureusement oubliées à travers l’école et, pour certains, à travers leur éducation à la maison.
La mise en œuvre du PEF est très importante pour l’obtention du Label Club attribué par la FFF. Pourquoi ?
Ces notions-là, on s’est rendus compte qu’elles étaient largement abandonnées, qu’il y avait beaucoup de violences constatées au niveau des terrains, autant la violence des parents que la violence des enfants et, je pèse mes mots, autant que la violence des 19 ans et des seniors. On s’est dit que c’était bien de rebondir et de faire en sorte que ce soit une action qui compte au niveau de l’appréciation de la structure et de l’apport éducatif que peut donner un club de foot au niveau des gens. Le Label, c’est une qualification de la FFF qui reconnaît la structuration, le bien fondé, l’éducation et tout ce qu’on peut apporter aux gamins de toutes les catégories, des petits jusqu’aux grands. C’est vrai que cette appréciation et ce jugement de valeurs du club donnent des points pour pouvoir obtenir ce qu’on appelle une labellisation. C’est la reconnaissance de la qualité de l’enseignement dispensé au niveau de tous les membres du club. Il faut savoir que si le club n’œuvre pas au niveau du PEF, on ne peut pas avoir de Label club.
As-tu prévu, dans le cadre du PEF, des actions nouvelles pour cette saison ?
Ce que je voulais et que j’ai commencé à initier, c’est par exemple le goûter qu’on a fait à Noël. C’est relancer un peu ce collectif qui me semble un peu oublié, mais le relancer autant au niveau des éducateurs qu’au niveau des joueurs. Après, l’an dernier, on a fait quelque chose de super intéressant avec un petit voyage au cirque de Noël où on a regroupé une trentaine de petits joueurs avec leurs parents et les dirigeants. Ce cirque de Noël nous a été proposé par Tisséo avec qui je travaille en partenariat. Partenariat pourquoi ? Parce que, Tisséo, ce sont les transports et que l’on peut faire un parallèle entre le transport et l’équipe de football. Je m’explique : Il y a des règles lorsque je rentre dans un bus et il y a des règles lorsque je rentre sur un terrain : La politesse, le savoir vivre, le respect des autres, toutes ces valeurs qu’on retrouve dans les deux domaines. Voilà le type d’activité que l’on peut faire dans le PEF. C’est, par exemple, aussi, faire une balade en vélo et expliquer aux gamins que pour faire du vélo il y a aussi des règles, il y a des pistes cyclables, il y a des attitudes à avoir, il y a des normes de sécurité. On veut leur donner toutes les petites billes qui font qu’ils vont appréhender de A à Z toute l’activité.
Le petit gouter de Noël cette saison était un plus par rapport à l’année dernière, mais est-ce que tu envisages quelque chose de nouveau d’ici la fin de l’année ?
Ça va dépendre beaucoup du covid, mais je voudrais aborder tout ce qui est « réseaux sociaux » parce qu’il y a eu des petits travers, l’année dernière, dans certaines catégories. Pour moi, les réseaux sociaux, c’est un mal, même si ça peut être un bien, parce qu’il peut y avoir des gens détruits par ce genre de communication. C’est un gros problème auquel je veux m’atteler. Ensuite, j’ai envie de refaire quelque chose sur le transport parce que c’est très important de savoir comment se déplacer dans la ville et, notamment, dans les transports en commun dans notre ville et métropole.
Tu as été élue au Comité Directeur de la JSC à la dernière Assemblée Générale qui s’est tenue le 18 décembre en visioconférence. Pourquoi t’y être présentée et comment comptes-tu t’y investir ?
Je pensais que Cugnaux était un club bien structuré, bien cadré, qui roulait. Or, je me suis rendu compte que non, qu’il y avait eu une petite descente aux enfers pendant les dernières années et qu’en fait, il y avait beaucoup, beaucoup de choses à remettre en route, beaucoup de choses à créer ou à recréer et qu’il fallait redorer le blason de ce club, mais que ça passait et que ça passe par un renouvellement de plein de choses. Moi, je suis quelqu’un pour le partage et l’échange, parler et communiquer, c’est essentiel. C’est un club où beaucoup de gens s’investissent, mais où il y a très peu de communication, donc plein d’informations qui se perdent et donc plein d’incompris et de non-dits. Ça, c’est fort dommage pour le club parce que ça amène beaucoup de travers, beaucoup de choses qui sont dites, répétées, amplifiées, déformées et ça met une ambiance délétère, parfois. Donc, ça c’est important pour moi. Ensuite il y a des choses à construire comme par exemple des livrets d’éducateurs au niveau des jeunes, de l’école de foot parce qu’il n’y a pas vraiment de suivi, chacun veut bien faire, mais en fait il vit seul dans son coin. Donc, en fait, il n’y a pas de suivi : on ne sait pas ce qu’a fait le gamin l’année dernière, et on ne sait pas ce qu’il fera l’année prochaine. Tout ça, c’est un manque de communication, un manque de suivi qui fait que l’on perd notre qualité pour avoir 500 gamins, c’est dommage que la qualité ne suive pas à ce niveau-là.
Tu énonces, là, beaucoup, beaucoup de manques sur l’état du club qui, comme tout le monde sait, se relève depuis un an ou deux de gros problèmes financiers qui ont bien failli le couler. Cependant n’existe-t-il pas un socle solide sur lequel on peut s’appuyer dans tous les domaines que tu évoquais et qui permettrait de rebondir ?
C’est sûr qu’il y a de bonnes choses. Il y a énormément de bénévoles, il y a des gens qui s’investissent beaucoup. Il y a des éducateurs qui ont tous envie de bien faire leur travail et ça c’est super. Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a des choses à améliorer. C’est vrai que c’est un club qui repart de très, très, loin. Ensuite, c’est un club qui compte 500 adhérents ce qui est très important et s’ils sont là c’est qu’ils apprécient tout de même le club. A propos de la communication, c’est vrai qu’elle existe par le site, les SMS, le Facebook, le WhatsApp, le téléphone etc… mais j’estime qu’elle ne va pas jusqu’au bout, il faut l’améliorer. Un autre atout important, il existe une importante section féminine. On a des installations neuves… Il faut s’appuyer sur cet existant et l’améliorer. C’est à ça que je veux m’employer. Je veux le mieux pour le club et je ferai tout pour.
Merci Sylvie. Bonne saison 2020/2021 à la JS Cugnaux et que toutes tes initiatives puissent aboutir. Le club a besoin de dirigeants (es) dynamiques comme toi.