Nisrine Daoudi, responsable technique U8/U9: interview

PHOTO mise en avant: Le groupe des 4 équipes U8 –  saison 19/20
Durant cette période de confinement et très bientôt de déconfinement, nous continuons notre voyage sur la Planète JSC par l’interview de Nisrine Daoudi, responsable technique U8/U9.  (A suivre…)

 Portes ouvertes pour la création d’une section féminine à la JS Cugnaux – mai 2017 (Encadrement de G à D: Sébastien Bouche, Nisrine, Jonathan Dhalluin, Lucie Hernandez)

Interview réalisée par téléphone (confinement oblige encore !) par Robert Grisolia le 09/05/2020

Salut Nisrine. Un mot sur ton confinement ?
Je suis confinée chez ma mère à Lavaur. Je fais du sport, la cuisine et puis je gère tout ce qui est professionnel. En ce moment, je travaille sur la gestion de mon association, l’Association sans Frontières, dont je suis la Présidente. Je suis en train de travailler sur un projet de construction de puits dans les pays d’Afrique. On est en train de cibler les pays où l’on va construire ces puits et on travaille aussi sur les produits alimentaires destinés à l’Afrique pour apporter de l’aide aux familles.
Peux-tu nous en dire plus sur ton association ?
L’Association Sans Frontière Daoudi Nisrine (ASFDN) consiste à subvenir aux besoins des populations démunies. Nous avons réalisé des actions au Sénégal en leur fournissant des équipements sportifs, des vêtements et des colis alimentaires. Cet été, nous sommes allés au Maroc pour apporter nos dons aux enfants des petits villages (affaires scolaires, vêtements, équipements sportifs et colis alimentaires). En France, nous réalisons des maraudes pour venir en aide aux personnes sans-abris. Cet apport de vêtement est en partie des dons réalisés par des joueurs et joueuses professionnels mais aussi des clubs de foot. Aujourd’hui, nous avons cette chance d’être soutenu par des joueurs tels que Karim Benzema, Issa Diop, Adrien Regattin ou encore Nicolas Anelka…. Mais, aussi, par des féminines de l’Olympique Lyonnais comme Amel Majri, Delphine Cascarino, Sarah Bouhaddi ou Dzsenifer Marozsan.
Peux-tu te présenter ?
Je suis née le dimanche 10 janvier 1993 à Lavaur dans le Tarn. J’ai 4 frères et tous ont été footballeurs. J’habite à Ramonville. Je suis célibataire. Je suis diplômée d’un bac + 5 MEEF pour être enseignante d’EPS et titulaire d’une licence Entraînement Sportif. Ma profession actuelle est chef de projet E-repro qui est une société d’impression dédiée aux étudiants. Nous essayons de développer des plateformes dans plusieurs villes qui permettent aux étudiants de se faire livrer les cours gratuitement ou à moindre coût. En fait, ils impriment la page à moindre coût. Je suis aussi préparatrice physique (coach personnel) et joueuse de football à Montauban en deuxième division nationale (D2) et internationale marocaine.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai toujours fait du foot. J’ai commencé au FC Graulhet de l’âge de cinq ans à l’âge de treize ans, l’âge maximum pour jouer en mixité. Ensuite, j’ai rejoint, en féminines, le TFC qui m’avait contactée. J’y ai joué pendant 7 ans, il me semble. J’y ai fait U19 en National, D2. Après ça, j’ai rejoint l’AS Muret en D2, pendant deux années. A Muret, on a réussi la montée en D1. L’année suivante, malheureusement, on est redescendues. Ensuite, je suis allée jouer à Portet sur Garonne pour leur apporter mon aide. Puis, je suis revenue au TFC en D2 et, ensuite, j’ai rejoint Montauban jusqu’à cette année. L’année prochaine, je vais à l’ASPTT Albi. Nouvelle aventure !
Est-ce que tu as joué avec 2 joueuses qui ont débuté le foot à Cugnaux en Débutantes : Lucie Hernandez et Laura Asensio ?
Oui. Au TFC et à Muret.
Venons-en à ton parcours d’éducatrice.
J’ai commencé à Ramonville avec les U6 et les U9. Ensuite, j’ai fait le TFC en tant qu’éducatrice des U11 filles, puis je suis passée par l’AS Hersoise où j’étais la directrice sportive avant de rejoindre Cugnaux.
Quels diplômes as-tu ?
J’ai passé tous les modules : CFF1, CFF2, CFF3. Ensuite, je voulais passer le BEF puisque je suis sportive de haut niveau. Le problème ça a été que, joueuse de haut niveau, ce n’est pas complémentaire avec cette formation et, du coup, je vais voir l’année prochaine pour le passer.
 Tu as donc l’intention de continuer à entraîner ?
Oui, exactement !
Tes fonctions et ta mission au sein de la JSC, cette saison 19/20 ?
J’avais pour mission de gérer l’ensemble des éducateurs U8/U9. Je devais faire en sorte qu’ils travaillent dans les meilleures conditions possibles et qu’ils acquièrent les meilleures compétences à entraîner, c’est à dire les aider dans la mise en place des entraînements, les accompagner et qu’ils puissent aussi passer leurs premiers diplômes. Les valeurs sur lesquelles j’insiste auprès des éducateurs sont :  plaisir, partage, esprit d’équipe, discipline et solidarité. Pour ma part, c’est essentiel de pouvoir véhiculer ces valeurs pour avoir une même identité footballistique.
Comment ça s’est passé ?
Ça s’est bien passé avec tous les éducateurs. Mais la complication, c’était surtout ma disponibilité parce que le mercredi, c’est vrai que c’était compliqué, il y avait l’entraînement des U8/U9 à 17h et moi, en tant que joueuse, j’avais entraînement à 19 h 30 à Montauban. Malgré ça, j’ai toujours eu un œil sur ce qui se passait aux entraînements, même si je n’étais pas présente physiquement. Après les entraînements, je suivais l’évolution grâce à Fouad qui, lui, était très présent. Quant aux plateaux du samedi, je faisais en sorte d’avoir des bilans de la part des éducateurs sur chaque week-end afin de voir s’il y avait une évolution puisque je ne pouvais pas me rendre disponible tous les weekends avec mon statut de joueuse.
Quel bilan peux-tu tirer au niveau des éducateurs et des enfants ?
J’ai participé à plusieurs plateaux et j’ai pu suivre l’évolution de chaque éducateur et je suis très satisfaite de leur travail en particulier et surtout de l’évolution des enfants. Il y avait des équipes qui perdaient en début d’année où, pour les éducateurs, c’était compliqué dans la gestion de l’équipe ou autre. Ils ont beaucoup travaillé de façon à faire progresser les joueurs et ça a payé. Ils ont gagné des équipes contre lesquelles ils perdaient en début de saison. Le groupe des U8/U9 est de bonne qualité. L’année prochaine, on aura de bons U10 et de bons U9.
Quel serait le point fort de ce groupe ?
Ce serait surtout, pour moi, par rapport au vivre ensemble. Ils s’entendent bien. En fait, on n’a pas eu de problème avec les parents et les enfants ont toujours joué le jeu. On n’a eu aucun problème au niveau des transports ou autre.
Et son point faible ?
En fait, l’aspect qui a péché, c’était qu’au début j’étais très présente et, je gérai les entraînements. Quand je ne pouvais pas être là, les éducateurs rencontraient des difficultés à gérer sans moi. Par exemple, à chaque changement d’atelier, ils avaient du mal à relancer l’activité et, en fin de séance, à faire le petit bilan, c’était compliqué pour eux. Le côté « papa », ils avaient du mal à hausser la voix pour les calmer. En fait, pour moi, c’est ce côté-là qui a péché cette année. En fait, ça s’est passé le premier mois et, ensuite, ça allait car, du coup, ils ont compris que je sois là ou pas, que c’était pareil puisqu’en fait, c’est à l’éducateur de gérer.
Et du côté des parents comment ça s’est passé ?
Dans la gestion des parents, ça allait, mis à part, je crois, un responsable qui a envoyé des mails par rapport au fait que je ne sois pas souvent présente les mercredis. Après, c’est tout. Mis à part ça, je n’ai eu aucun retour de parents, au contraire, j’ai reçu des messages de soutien par rapport aux e-mails que j’avais reçus.
On ne peut pas terminer cette interview sans te demander comment s’est passée cette saison en tant que joueuse en D2 à Montauban.
Ça s’est très bien passé. En début de saison, on a fait de bons scores, C’était très bien parti. Après, il y a toujours un coup de mou à mi-saison et, après, il y a eu le confinement et on n’a pas pu continuer les matchs. Je joue milieu gauche ou milieu dans l’axe. Nous avons terminé à la cinquième place.
J’ai entendu dire que l’an prochain, tu allais t’investir dans la section féminine. Peux-tu nous en dire plus ?
Actuellement, on ne sait pas trop, vu que j’ai signé à Albi. Avec Jonathan, on est en train de voir comment on peut s’organiser. Lui, aurait préféré que je sois tout le temps au club sauf que j’aurai des entraînements à Albi, trois fois par semaine et je ne sais pas quand ça va être. Je lui ai proposé que, les 2 jours dans la semaine où je n’aurai pas entraînement à Albi, je sois à 100% à Cugnaux. Donc, je suis en attente du retour de Jonathan pour voir comment ça se passe.
Quelle serait ta mission sur ces deux jours ?
Ce serait une fonction de responsable technique de la section féminine. En ce moment, je suis en train de travailler sur le recrutement des féminines pour les U15 et les Seniors.
Tu es à Cugnaux depuis deux ans. Quel regard portes-tu sur le club en toute franchise ?
Moi, déjà, j’ai participé au recrutement des féminines au tout début avec les toutes petites c’est-à-dire qu’il n’y avait pas du tout de féminines à Cugnaux et, là, je vois une évolution importante, avec des U15 qui ont fait une saison incroyable. Il y avait des joueuses qui ont joué au TFC quand j’y étais éducatrice et qui ont rejoint Cugnaux parce que j’étais à Cugnaux aussi. Je vois que ça évolue fortement au niveau des féminines, au niveau des capacités physiques des petites aussi. Je vois pas mal de talents, quand je suis au bord des terrains. Et franchement il y a un bel avenir en vue.
Mais, sur l’ensemble du club ?
Pour moi, c’est le club le plus organisé dans lequel j’ai été éducatrice. C’est-à-dire qu’il n’y a pas cette pression. En fait, on fait tout avec plaisir alors que, dans certains clubs, on te pousse, on te pique, enfin, il y a beaucoup de choses qui font qu’on ne travaille pas sereinement, alors qu’à Cugnaux, c’est avec le cœur, le plaisir et rien d’autre.
Autre chose ?
Je veux remercier tous les éducateurs de Cugnaux peu importe les catégories. Je me suis aperçue que ma fonction de responsable des U8/U9 n’était pas connue au sein du club et malgré ça, j’ai toujours eu des éducateurs très polis qui venaient me dire bonjour. Un club familial, quoi ! Je remercie aussi les bénévoles qui nous ont ouvert le club house plusieurs fois et se sont rendus disponibles pour nous.
Merci Nisrine. Bonne chance dans ton nouveau club à Albi en tant que joueuse et à très bientôt, on l’espère, avec nos féminines.

Photos souvenir:

plateau amical U9 à Jean Dardé à Cugnaux- octobre 2019

Portes ouvertes pour la création d’une section féminine à la JS Cugnaux – mai 2017

Portes ouvertes pour la création d’une section féminine à la JS Cugnaux – mai 2017 à Dardé

Portes ouvertes pour la création d’une section féminine à la JS Cugnaux – mai 2017 à Dardé

En pleine action sous les couleurs du TFC

présentation du maillot du TFC

avec le TFC

avec l’équipe de l’université Paul Sabatier de Toulouse (avec Lucie Hernandez (ancienne JSC) : première debout à gauche)

Son dernier club: Montauban D2

 

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