Nous continuons notre voyage sur la Planète JSC par l’interview de Camille Hermet, éducateur U14 A. (A suivre…)
L’interview réalisé par téléphone (confinement oblige!) par Robert Grisolia le 21/04/20
Salut Camille. Un mot sur ton confinement ?
J’ai appris comme tout le monde qu’il fallait rester à la maison. Au début, j’ai pensé que ça n’allait pas trop durer. Finalement, ça dure depuis un petit moment. On est à la maison. On est sur Cugnaux, avec ma copine. On passe nos journées en essayant de s’occuper, même si c’est un peu compliqué. On respecte, on ne sort que pour le strict nécessaire : faire les courses, promener le chien…
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis né à Beaumont, dans le 63, dans le Puy de Dôme, le vendredi 28 mai 1993. Je suis animateur à la mairie de Cugnaux pour les ados. Je travaille à la boît’J comme animateur jeunesse. Ça va faire plus d’un an que j’y travaille. A côté de ça, j’ai monté une émission de radio.
De quoi s’agit-il ?
Ça fait deux ans que l’émission existe sur radio Occitanie, on l’a appelée « La Feuille de Match ». J’y parle de foot et en particulier du TFC. Ça fait un an qu’on s’est spécialisés sur le sport toulousain et en particulier, en ce qui me concerne, sur le TEF. On est tous les mardis soir de 21h à 22h sur radio Occitanie. En ce moment, comme on est confinés, on continue à faire des émissions, tous les samedis à 17h en Facebook live.
Ta situation familiale ?
Je suis en couple avec ma copine depuis un an, sans enfant.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai commencé à jouer au foot en Débutant, je n’avais même pas 5 ans, et j’ai continué jusqu’à l’âge de 20 ans. Jusqu’à mes 15 ans, j’ai joué dans le Puy de Dôme. Après je suis descendu sur Toulouse où j’ai fait une année à Beauzelle en U15. Puis, j’ai été repéré par Quint Fonsegrives sur le tournoi de Lardennes. J’y ai fait 2 ans jusqu’en U19. Après, c’était un peu compliqué parce que j’habitais à Cugnaux, j’étais au lycée Raymond Naves à Borderouge, je jouais à Quint Fonsegrives et j’étais sans voiture. Du coup, j’ai arrêté à Quint Fonsegrives et, à l’âge de 20 ans, je suis parti jouer dans une équipe corpo à Cugnaux. En fait, ce n’était pas un club de Cugnaux, c’était l’US Martignon. J’ai joué en corpo, avec eux, pendant deux ans en équipe 2. J’ai fait quelques matchs en équipe 1 dont un ¼ de finale à Dijon.
Aujourd’hui, je continue à jouer en loisir dans un club qu’un copain a monté qui s’appelle le Sporting Club Nord Toulousain, SCNT. On se retrouve tous les lundis soir pour jouer en foot à 7, en foot loisir. C’est très bien parce que c’est une bonne bande de copains. En plus, on a une bonne petite équipe avec d’anciens joueurs de CFA et de Régional. On fait un match par semaine dans un vrai championnat. On joue en D4 ou D5, je ne sais plus. On a d’ailleurs été champions l’an dernier. On est allés en finale de Coupe qu’on a perdue et, là, on était invaincus jusqu’au dernier match avant le confinement que l’on a perdu.
A quel poste joues-tu ?
J’ai joué côté gauche, latéral, milieu. Après, avec l’âge, j’ai fait libéro et j’ai même joué attaquant en corpo parce que, comme j’étais le plus jeune et que je courrais vite, ils m’avaient mis attaquant ailier gauche. Je suis un pur gaucher, mon pied droit me sert à monter dans le bus ! Mon geste technique préféré, c’est le tacle glissé et le contrôle poitrine, ma plus grande qualité de footballeur, la passe décisive, mon défaut, une boule de nerf qui peut vite sortir de son match.
Pourquoi et comment es-tu devenu éducateur ?
Le monde du foot m’a un peu déçu, déplu. Depuis pas mal de temps, ça me trottait dans la tête et J’ai voulu devenir éducateur. Cette ultra compétitivité et cet individualisme dans le milieu du foot, ça m’a un peu énervé et je me suis dit que je voulais devenir éducateur pour transmettre aux enfants les bonnes valeurs que j’avais reçues étant plus jeune.
Je ne savais pas trop comment me lancer. Au final, c’est par mon petit cousin qui est aussi mon filleul qui commençait le foot à Cugnaux avec toi, d’ailleurs en pré Débutant. J’étais venu le voir à un entraînement, ça remonte à 5 ans, c’était en début de saison et tu avais donné un papier comme quoi Cugnaux cherchait des éducateurs. Quand je suis rentré chez moi, l’idée m’a fait le tour dans ma tête et je me suis dit : Pourquoi pas ? Malgré ma déception du milieu du football, je voulais quand même rester dans le foot et pourquoi ne pas tenter ma chance en tant qu’éducateur. J’ai contacté Jean Besoli qui s’occupait, à l’époque, des U13. Il m’a mis en relation dans cette catégorie et m’a demandé de prendre l’équipe des U12. Ce qui est drôle, c’est que je croyais connaître le foot pour y avoir joué et qu’au final j’ai redécouvert totalement le football. En devenant éducateur, je me suis rendu compte que ce que j’avais appris dans ma jeunesse, ça ne comptait plus trop. Mais après, ça n’a été que du bonheur. Le fait de passer de l’autre côté de la barrière, ça m’a permis vraiment de passer en revue tout ce que je pensais sur le football. Ça m’a permis de ne plus regarder les matchs de la même manière, de rentrer un peu plus dans l’analyse de tout ce qui était tactique, technique etc… Ça va faire maintenant 5 ans que j’entraîne dans l’entente Cugnaux/Villeneuve et, chaque année, je trouve que j’apprends toujours de nouvelles choses.
As-tu suivi des formations ?
Jean Besoli m’avait très fortement conseillé de suivre des formations. C’est ce que j’ai fait. J’ai les modules U12, U13, j’ai un module U6/U7 qui permet d’organiser des plateaux. J’ai aussi le module U15. Je devais certifier le CFF2 au mois de mai, mais malheureusement ça ne va pas se faire à cause du covid-19.
Quel a été ton parcours d’éducateur à Cugnaux ?
La première année, j’ai eu l’équipe 2 des U12. Ensuite, je les ai suivis et j’ai eu l’équipe 2 des U13. Ensuite, j’ai eu encore une équipe 2 de U13. Ensuite, j’ai eu l’équipe 1 des U12. Ensuite, je suis passé avec Julien et Fabien quand il est arrivé, en binôme sur l’équipe 2 des U14. Là, je suis passé sur le grand terrain. Ça m’a vraiment plu. Le foot à 8, c’est cool, ça permet de se former et c’est très intéressant, mais j’avais envie d’autre chose et, cette année, j’ai pris l’équipe 1 des U14, la génération que j’avais eue en U12.
Que penses-tu de l’équipe 1 des U14 dont tu avais la charge ?
On a commencé en brassage avec cette génération que je connaissais bien puisque je l’avais eue deux ans avant. Le noyau n’avait pratiquement pas changé. En début de saison, j’ai eu peur parce que j’avais un effectif qui était très restreint. Je n’avais que 15, 16 joueurs. Puis, au fur et à mesure que la rentrée arrivait, on est montés à 20, 21 joueurs. Donc, c’était déjà plus sympa. C’est une super équipe, un super collectif. Ils ont très vite compris qu’on était sur le grand terrain et qu’il y avait des enjeux. Ils sont assez compétiteurs, c’est ce que j’apprécie beaucoup chez eux. Ils ont cette âme de gagnants, cette envie de progresser à chaque séance. Après, ça reste des pré-ados et, on ne va pas se mentir, ils sont parfois un peu infernaux, mais ils sont vachement à l’écoute. Ils ont beaucoup progressé, tactiquement. Moi, je trouve qu’ils ont une certaine intelligence de jeu qui est assez accomplie pour leur âge. J’ai pu travailler plusieurs systèmes tactiques, on a pu bosser différentes choses et ils ont toujours répondu présents.
Encore un mot sur l’équipe ?
Oui ! Ce que j’ai beaucoup aimé de ce groupe, c’est que j’ai réussi à construire une équipe de copains. On a fait des sorties à droite, à gauche pour essayer de souder un peu le groupe et ça a marché. Par exemple, pour le match PSG-Dortmund qui a été organisé par le club, au club house à Cugnaux, il y avait une dizaine de joueurs 14 A qui étaient présents. Je trouve que, ça, c’est une belle réussite parce que, même dans les vestiaires, comme je leur dis toujours, on ne peut être tous copains dans la vie, mais, sur le terrain, on doit être tous solidaires et je pense que, cette notion-là, ils commençaient à l’admettre, à la comprendre. On avait vraiment une équipe qui était en train de naître. Par rapport à toutes les équipes que j’ai pu coacher, celle-là, elle ne lâchait rien. Il y avait des matchs où on était dans la difficulté, mais on avait deux ou trois leaders qui sortaient du lot et les copains suivaient derrière. C’est très important parce que, on l’oublie souvent, mais le foot c’est un sport collectif. Même s’il y a des individualités qui font le job des fois, c’est quand même le collectif qui est important et c’est ce qui me plaît vraiment dans cette génération.
Quel a été le parcours de l’équipe au niveau du championnat ?
Au niveau du championnat, on a fait un parcours en brassage où on a fini quatrièmes de la poule. On était à notre place. On aurait pu être troisièmes, mais on s’est loupés sur un match que l’on devait gagner et où on a fait match nul 2-2. Je dois dire que les équipes qui ont terminé devant nous étaient vraiment supérieures. Après la période de brassage, on est passés en D2 dans une poule qui était ultra homogène. A mon avis, il n’y avait pas une équipe qui était vraiment plus forte qu’une autre. Tout le monde pouvait battre tout le monde. Dans cette phase, l’objectif était de terminer dans les 2, 3 premiers pour essayer de monter l’année prochaine.
Je crois savoir que vous avez fait un bon parcours en Coupe.
En effet, en Coupe, on a été qualifiés en 1/8 de finale que l’on devait jouer face à une D3 avec potentiellement un ¼ de finale en vue. Ça n’a pas été possible à cause du coronavirus.
En un ou deux mots, quelle est la force de cette équipe ?
La solidarité et l’envie de réussir.
Et son point faible ?
Sa difficulté à mettre toutes ses capacités pour réussir. Elle a un gros potentiel, elle le sait, mais elle les utilise des fois oui, des fois non et c’est ce qui est rageant. Il y a des matchs où ils vont survoler le tout et il y a des matchs qu’ils gagnent en faisant seulement le strict nécessaire et c’est là qu’ils se mettent dans la difficulté.
Dis-nous quel est ton meilleur souvenir de la saison.
La Coupe en général. Je ne citerai pas de match. Je citerai tous les matchs parce que ces matchs-là ils étaient durs, c’était des matchs couperet. Ils ont vite adhéré au discours, ils ont vite compris là où je voulais les amener et je pense qu’on aurait pu aller très, très loin dans cette coupe.
Un mauvais souvenir de la saison?
C’est un match à Villeneuve face à Auterive. Il pleuvait et il y avait un vent de malade, une pluie de malade. On perd ce match 4-0. Il n’y avait rien qui allait ce jour-là que ce soit tactique, technique, météorologique… Il n’y avait vraiment rien pour nous. Ça a été trois heures de galère que ce soit pour les joueurs, les parents et les éducateurs.
Est-ce que tu peux nous parler de la saison prochaine ?
Je devrais garder cette génération en U15. La plupart d’entre eux devrait normalement rester. Cette année, j’étais tout seul, l’année prochaine, Sébastien Bouche va me rejoindre en tant qu’adjoint. C’est une bonne chose, ça va me faire du bien parce qu’à deux, c’est mieux dans ces catégories-là. Je me fixe des objectifs assez hauts. Si on est en D2, ce sera de viser la montée et surtout d’aller gagner une Coupe parce que je veux qu’ils gagnent une Coupe, ils ont la mentalité pour. On les engagera au tournoi de la Madewis Cup où je crois qu’ils feront bonne figure.
Autre chose à dire ?
Je ne suis pas un cugnalais de base. Je vois le club évoluer d’année en année avec l’Entente avec Villeneuve. Je trouve qu’il y a de bonnes choses qui sont faites dans la bonne direction. Il y a une équipe d’éducateurs qui est chouette et je voudrais m’adresser à tous ceux qui hésitent à rejoindre ce milieu d’éducateurs. Qu’ils n’hésitent pas, qu’ils viennent parce que ce sont de vraies aventures humaines, pas que sportives, mais vraiment humaines. On s’y fait des amis, on rencontre des gens super. D’accompagner tous ces petits gamins qui jouent au foot et de les entourer, c’est vraiment top et c’est vraiment enrichissant personnellement.
Merci Camille. Tous à l’écoute de ton émission « Feuille de match » et à très bientôt sur les terrains.
Et les photos:
En jeunes dans le Puy de Dôme
L’équipe du Sporting Club Nord Toulousain 2020
Au tournoi à Sète 2017 avec Julien Sabater et leur mascotte
Au tournoi à Sète 2017 avec Julien Sabater et Fabien Fouchier
A Radio Occitanie : émission « feuille de match »
Pingback: composition des commissions 2020/2021