Durant cette période de déconfinement, nous continuons notre voyage sur la Planète JSC par l’interview de Bastien Redonets, arbitre, responsable des arbitres JSC et entraîneur des gardiens. (A suivre…)
Interview réalisée par téléphone (déconfinement oblige encore !) par Robert Grisolia le 11/05/2020
Salut Bastien. Comment as-tu vécu le confinement et, maintenant, comment vis-tu le déconfinement pour cette première journée ?
Je l’ai passé en télétravail à la maison. J’ai donc pu m’occuper. J’ai une maison à Labastidette que j’ai faite construire il y a 4 ans. Je suis à la campagne, j’ai mon jardin. Je me suis occupé de la piscine. On s’occupe comme on peut. Le soir, je faisais un peu de sport, même beaucoup de sport à la maison. Je ne suis pas sorti courir. J’avais un vélo d’appartement, donc j’en ai profité pour m’entretenir au cas où la saison reprendrait à l’arbitrage. C’était quand même assez compliqué. Ce n’était pas facile de rester à la maison et à ne pas bouger. Le déconfinement, pour l’instant, ne change rien. On prolonge le télétravail puisque le gouvernement a demandé à ceux qui pouvaient continuer le télétravail de continuer. J’ai l’accord de mon patron jusqu’en fin mai.
Peux-tu te présenter ?
Je suis né le mardi 27 janvier 1987 à Toulouse, donc j’ai 33 ans. Je suis collaborateur d’architecte à Tournefeuille. Nous sommes deux dans le cabinet. Mon collègue est architecte, moi je fais la même chose que lui sauf que lui signe les plans. J’habite à Labastidette depuis 4 ans. Je suis marié et sans enfant.
Quel a été ton parcours sportif ?
J’ai commencé à jouer au foot à l’âge de 5 ans au TOEC. J’y ai joué jusqu’à l’âge de 9 ans jusqu’à ce que je parte dans le Comminges à Saint Gaudens, pour être plus précis à Arguenos dans les montagnes pyrénéennes où j’ai vécu pendant 4 ans, puisque mon père est originaire de Saint Gaudens et ma mère d’Aspet. J’étais au collège de Saint Gaudens et j’ai joué au foot aux Jeunes Footballeurs du Cagire, de 9 ans à 13 ans. C’est là, vraiment, que je me suis développé et que j’ai appris à jouer vraiment au foot. Je n’étais pas gardien. J’avais eu au départ une formation de gardien, mais je me suis fait une fracture ouverte du doigt à 10 ans et ça m’a empêché de retourner dans les buts. J’ai été joueur de champ à partir de l’âge de 10 ans. C’est là que j’ai fait mes classes. Je jouais libéro. J’ai même fait des sélections du Comminges. J’ai même participé en 98 à un match d’ouverture au Stadium. A l’âge de 14 ans, je suis parti jouer à Saint Gaudens parce que je voulais jouer à un niveau un peu plus intéressant parce que j’avais le niveau. J’ai joué en 15 ans Ligue. Mes parents ont divorcé, cette année-là, et je suis parti avec ma mère à Villeneuve Tolosane. C’est là qu’en moins de 15 ans 2ème année je suis venu à Cugnaux avec Jean Roussel comme coach. Puis, en moins de 18 ans, j’ai eu Grégory Marquet et Laurent Tolsan comme éducateurs. C’est l’année où on a fait remonter les moins de 18 ans en Ligue. Ça faisait longtemps que Cugnaux n’y était pas revenu. J’étais toujours joueur, je jouais latéral droit. Malheureusement, en 2ème année des moins de 18 ans, je me suis fait les ligaments croisés, dans un match, sur le terrain Pordié qui était à l’époque en herbe. L’autre année, je me suis fait l’autre genou lors d’un tournoi en sixte à Soueich. Du coup, j’ai fait une pause de l’âge de 19 ans à 22 ans où j’ai arrêté de jouer et je me suis mis à l’arbitrage, vraiment.
Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir arbitre à part ta blessure ? Tu aurais pu être dirigeant, éducateur… pourquoi arbitre ?
J’avais un copain de classe qui était jeune arbitre Fédéral et qui m’a dit : « Est-ce que ça te tenterait de te lancer dans l’arbitrage ? ». A l’âge de 17 ans, ça me permettait d’avoir un peu d’argent de poche pour mettre de l’essence à la moto et de continuer dans le sport, dans le foot.
Parle-moi de ton cursus d’arbitre.
J’ai commencé à l’âge de 17 ans, j’étais jeune arbitre. J’ai passé 5 ans jeune arbitre de District. J’ai toujours refusé de monter « jeune arbitre de Ligue » parce que je voulais continuer à pouvoir jouer. Mais à l’âge de 23 ans, puisque c’est l’âge requis, je suis passé arbitre de District et, chaque année, en fait, j’ai gravi des paliers, j’ai évolué dans les catégories pour prétendre au bout de 4 ans être arbitre de Ligue. Donc, à l’âge de 27 ans, je suis passé arbitre de Ligue et, à la suite de ça, j’ai validé ma candidature d’Arbitre de Ligue. J’ai fait une année supplémentaire comme central en tant qu’arbitre de Ligue. Au bout d’une année, j’ai fait le choix du spécifique assistant. Donc, je ne faisais que des touches. Je suis monté la première année en tant qu’assistant au plus haut niveau, en National 2 ou National 3 pour ne faire que de la touche. J’ai été arbitre également pendant 7 ans en Futsal.
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
J’ai commencé, quand j’étais encore joueur à Villeneuve Tolosane. J’avais fini ma carrière de joueur de 22 à 25 ans à Villeneuve Tolosane en tant que gardien. (J’étais donc revenu aux sources en tant que gardien.) Sur ma dernière année de senior, j’ai été accroché par un éducateur que tu dois connaître, Gilles Brocard qui était entraîneur des gardiens aux Fontaines et qui venait entraîner à Villeneuve. Il m’a demandé si ça ne m’intéressait pas de devenir éducateur. Il m’a formé pendant une année et l’année d’après, j’ai pris sa place aux Fontaines pendant 4 ans jusqu’à ce que Jean Régis Bernardi qui était Directeur technique à la JSC et qui savait que je représentais le club de Cugnaux en tant qu’arbitre m’a proposé en 2014 de prendre les entraînements des gardiens en jeunes à Cugnaux. J’ai accepté tout de suite parce que c’était un club que j’aimais bien et qui n’était pas loin de chez moi puisque j’habitais à Villeneuve. Je suis resté pendant 3 ans avec les jeunes. Durant cette période, c’était Bertrand Falcou puis Guillaume Widmer qui s’occupaient des seniors. Puis, depuis la saison 2016/2017, j’ai les gardiens seniors à Cugnaux et je suis également à Plaisance depuis la saison 2017/2018. A propos de Plaisance, quand Dalmiro et Laurent sont partis de Cugnaux, ils m’ont proposé de les suivre, mais je leur ai dit que je ne voulais pas quitter Cugnaux parce que c’était mon club de formation et de cœur, que j’y étais en tant qu’arbitre et toujours membre du CA. Ils n’ont pas trouvé d’inconvénient que je fasse les deux. Donc je travaille en parallèle avec Cugnaux et Plaisance comme éducateur des gardiens.
Quel bilan peux-tu faire de toutes ces années passées à la JSC en tant qu’éducateur ?
Ça fait 7 ans que je suis à Cugnaux. Je venais des Fontaines où je m’occupais des U17 Nationaux et des U15 Elite. J’arrivais sur Cugnaux qui avait des gardiens de Ligue et j’avais réussi à ramener un gardien des Fontaines qui s’appelait Mansour qui est toujours au club en U20. Je dirais que j’ai eu des gardiens de qualité. Franchement, je n’ai pas à me plaindre. J’ai connu de bons petits gardiens que ce soit Pierre, le frère de Guillaume Duguet, Mansour. J’ai eu aussi le fils de Jonathan Dhalluin, le Président, qui est aussi un bon gardien qui a fait ses classes et qui a un bon niveau même s’il a besoin de progresser, mais c’est le lot de tout joueur.
Comment sont organisées tes séances d’entraînement ?
Mes entraînements se font par groupe d’un à cinq gardiens au maximum. Ils se sont faits toujours dans cette dynamique-là. Les séances duraient 1h à 1h1/4, une fois par semaine. En général, c’était le lundi soir avec les jeunes et avec les seniors ça se passe, maintenant, juste avant leur séance à eux. On a rendez-vous à 19h, on attaque à 19h10 et on finit à 20h10. Ce sont des séances d’une heure, un peu plus courte qu’avec les jeunes parce qu’ensuite ils enchaînent avec leurs groupes respectifs. Cette année, j’avais deux gardiens seniors, même trois avec le fils d’Eric Taborda, Nicolas. J’avais donc Guillaume, Leuze et Nicolas, trois bons gardiens de très bon niveau, très compétitifs. Des gardiens qui peuvent prétendre à jouer même à un niveau supérieur, qui ont un très bon état d’esprit, il faut le souligner. Ils sont en compétition et, parfois, c’est un poste qui est assez ingrat dans le sens où on n’en choisit qu’un par match.
Dis-nous quel est ton meilleur souvenir de la saison.
Moi, je dirais que c’était quand j’ai été joueur en 18 ans avec Grégory Marquet. On était partis à Béziers jouer en Coupe Gambardella. Un match de tour Fédéral, on avait passé le tour Régional. C’est un très bon souvenir, même si ça ne s’était pas très bien passé parce qu’on avait perdu. Mais c’était un bon match, quelque chose de nouveau pour moi.
Et ton plus mauvais souvenir ?
Je te dirais ma blessure. Ma première blessure au genou sur un match contre Beauzelle, c’était à Cugnaux. Lors d’un débordement, une mauvaise réception en voulant éviter un tacle, les croisés n’ont pas tenu.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Pour la saison 2020/2021, je vais continuer à entrainer les gardiens à la JSC. J’en ai eu confirmation par l’entraîneur de l’équipe Une. On s’est eus au téléphone, on en a discuté pour mettre en place des choses pour continuer dans l’optique de ce que l’on a actuellement. Il m’a confirmé que les gardiens étaient satisfaits de mon boulot et qu’Eric Taborda, lui aussi, était satisfait. Donc, on continue l’aventure.
J’ai entendu dire qu’il y aurait d’autres intervenants sur les Gardiens. Es-tu au courant ?
Oui, Leuze (c’est comme ça qu’on appelle Diop Mor), le gardien de l’équipe une, devrait s’occuper des jeunes gardiens. Etant donné qu’il avait une formation, quand il était dans un centre de bon niveau au Sénégal, je pense qu’il a de bonnes bases pour apprendre aux jeunes ce qu’il faut.
Tu avais une autre casquette à la JSC : tu étais membre du Conseil d’administration et tu avais en charge la commission arbitre. Est-ce que tu souhaites continuer ?
Oui, bien sûr ! J’aimerais continuer ma fonction de responsable des arbitres et de m’occuper des arbitres du club et aider le club quand je le peux, notamment sur certaines manifestations. J’essaye toujours de me rendre dispo même si c’est compliqué pour moi le weekend quand j’arbitre. J’essayais, au moins, de venir pour les préparations de certains évènements comme les tournois par exemple.
Il y a quelques années que tu es au club. Comment les as-tu vécues ?
C’est vrai que, quand j’étais tout jeune, je ne me rendais pas compte. Quand je suis revenu au club, j’avais muri. J’ai vu une très belle évolution. D’ailleurs, j’aimerais remercier Jonathan pour cela parce que depuis qu’il a repris les rênes, je trouve que le club va mieux. J’aimerais te remercier aussi parce que tu fais beaucoup pour le club. Moi, je te connais depuis très longtemps, on se croise sur les terrains depuis très longtemps et tu es quelqu’un qui est toujours présent. J’ai connu Christophe Quagliato, Nouredine Hamdy Bey et Jonathan dans la dernière période comme Présidents. Avec Jonathan, il y a une belle remontée du club. Je suis très satisfait de la manière dont ça se passe actuellement. J’espère que ça continuera comme ça et qu’on arrivera à trouver des gens qui nous accompagneront dans notre projet.
Est-ce tu ne penses pas que cette histoire de coronavirus ne va pas gêner cette dynamique ?
Peut-être au niveau financier. Ça va être le nerf de la guerre. J’espère que les choses vont retourner à la normale et que les gens seront assez responsables pour respecter ce que l’on nous demande pour éviter d’être reconfinés rapidement parce que, malheureusement, c’est une épée de Damoclès qu’on a au-dessus de la tête. Maintenant, je pense que, au contraire, c’est quelque chose qui nous rassemble et qui nous permet justement, d’être plus solidaires. J’aimerais que les gens apportent leur aide au club. Je suis confiant parce que le sport a toujours été quelque chose qui rassemble.
Merci Fabien. Prends bien soin de toi et à très bientôt.