Durant cette période de confinement, qui n’en finit pas, nous continuons notre voyage sur la Planète JSC par l’interview de Tarik Boutahar, éducateur U11 A. (A suivre…)
interview réalisée par téléphone (confinement oblige!) par Robert Grisolia le 24/04/2020
Salut Tarik. Un mot sur ton confinement ?
Avec trois enfants à la maison, ce n’est pas toujours évident. Ça se passe relativement bien. J’ai la chance d’avoir une maison avec un jardin. C’est plutôt tranquille. On a la possibilité de profiter des enfants. Il faut leur faire l’école : 3 enfants, 3 niveaux différents. La petite est en dernière section maternelle qui malgré tout a du travail. Ça m’a un petit peu étonné parce qu’elle a beaucoup de boulot. Le deuxième est en CE2 et le troisième en CM2. Ça va, on a réussi à s’organiser avec les professeurs avec 1 heure de visio par jour. Après, nous, on prend le relais pour le travail et les devoirs.
Peux-tu te présenter maintenant ?
Je suis né le vendredi 13 octobre 1978 à Soissons, dans l’Aisne, en Picardie. J’ai grandi là-bas. Je suis marié et trois enfants, deux garçons et une fille. Je suis directeur d’agence dans les énergies renouvelables, panneaux photovoltaïques, pompes à chaleur, etc… Je travaille beaucoup dans les foires et salons, donc, de temps en temps, en déplacement.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif et éventuellement de footballeur ?
J’ai commencé tout jeune par l’athlétisme, pendant 7 à 8 ans. J’ai commencé le foot assez tard, je devais avoir 16 ans, C’était dans une école de foot de mon quartier. Ils sont venus me chercher à moitié de saison. Comme ça s’est bien passé pour moi, j’avais marqué 17 buts en une moitié de saison, c’était cool, du coup, j’ai tellement aimé le foot que j’ai arrêté l’athlétisme parce qu’au début je faisais les deux et je me suis consacré totalement au foot par la suite.
Peux-tu me détailler ton parcours de footballeur ?
J’ai donc commencé en Cadet et comme il n’y avait pas d’équipe de Juniors, j’ai été assez vite surclassé en Seniors B. Petit à petit, j’ai intégré l’équipe des Seniors A parce qu’ils prenaient en priorité les jeunes du club. Le plus haut niveau où j’ai joué, c’était la DH. Je ne m’en plains pas. Ça a été une bonne expérience dans les divers clubs de foot des alentours de Soissons où j’ai pu jouer. Ensuite, j’ai beaucoup joué en UNSS au Lycée où j’ai fait des finales de Coupe Régionale. Je n’ai pas eu une grande carrière de foot, mais j’ai toujours été impliqué dans le sport et le foot. Je m’impliquais beaucoup avec les jeunes, même quand je jouais, que ce soit pour les entraînements ou les accompagnements en matchs. J’ai arrêté le foot à l’âge de 25 ans parce que j’ai eu des problèmes de santé, un grave accident qui m’a tenu éloigné du sport longtemps. Quand je suis arrivé, ici, à Toulouse, je n’ai pas retrouvé l’ambiance que j’avais à l’époque dans le Nord. C’est pourquoi j’ai eu du mal à m’engager dans un club, jusqu’au jour où un ami est venu me chercher parce qu’il avait monté un club de foot depuis un an. Il s’agissait du « Pucho United » qui existe encore. Ils avaient une équipe de Seniors et je me suis engagé avec eux comme entraîneur principal. On a fait monter l’équipe, j’étais assez content.
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
Mon fils faisait du Basket à Cugnaux depuis 3 ans et il était très bon. Mais, il a voulu absolument faire du foot pour retrouver des copains. Quand je suis allé l’inscrire au bureau de Jonathan, en discutant il m’a dit qu’il manquait d’encadrant dans la catégorie de mon fils. Pour moi, il m’a semblé logique de me proposer d’autant plus que j’allais arrêter avec le club de Pucho. Je me suis dit pourquoi pas continuer mais, cette fois, avec des petits et en plus avec le mien. Je m’étais beaucoup investi dans le sport en général, dans le foot ou le basket avec les enfants où j’essayais d’être là à tous les entraînements et tous matchs, alors j’ai dit ok à Jonathan.
Ta prise de fonction avec l’équipe des U11 A, n’a pas été trop dure ?
Quand j’ai repris l’équipe U11 A, ça n’a pas été facile parce que j’étais tout seul avec Pablo qui avait l’équipe B. Ce n’était pas évident d’autant plus que les parents ont commencé par me décourager en me disant qu’il allait falloir tenir parce qu’apparemment, d’après eux, ça faisait deux ans que les enfants n’étaient pas trop suivis. Du coup, ça a été un vrai challenge, mais, étant donné que je suis un homme de challenge, ça ne m’a pas fait peur. Aujourd’hui, j’en suis très content parce que les petits ont fait de gros progrès.
As-tu suivi des formations ?
Le problème, c’est que les formations chaque fois qu’elles tombaient, j’étais en déplacement et c’était embêtant pour moi. J’ai eu la chance d’avoir eu Abdel qui m’a rejoint pour me donner un coup de main. Du coup, quand j’étais absent, lui était présent et vice versa. Au niveau des formations, Abdel a pu en suivre et ça a été un plus pour nous.
Que penses-tu de ton groupe des U11 A ?
Ce sont des gamins super, joyeux, même, si on a ici ou là 2 ou 3 éléments perturbateurs comme dans toutes les équipes, je suppose. Sinon, il y en a beaucoup qui veulent apprendre et qui ne voulaient pas rester sur leurs acquis. Mais sur l’ensemble de l’équipe, il y avait beaucoup de travail à faire sur le plan tactique. Ils avaient du mal à se positionner, même s’ils avaient fait du foot à 8 depuis l’an dernier, pour certains. Donc, nous avons beaucoup travaillé là-dessus : tout ce qui est placement, déplacement, replacement. Aujourd’hui, on peut dire que c’est une vraie équipe avec de vrais joueurs soudés. Ils s’entraident sur les exercices pendant les entraînements et pendant les matchs où ils se battent les uns pour les autres. Moi, j’ai trouvé ça super parce qu’on a réussi à vraiment créer un groupe avec ces jeunes.
Un mot sur les plateaux, le « championnat » qui, en fait, n’en est pas un puisqu’il n’y a ni classement, ni montées, ni descentes pour les U11.
Ils étaient au niveau D1, le plus haut. Mais en fonction des résultats, à chaque phase, le District mettait des équipes équivalentes dans les mêmes groupes. En phase 2 et en phase 3, on s’est retrouvés toujours en D1 ce qui n’était pas mal et qui prouvait qu’on s’était bien améliorés. On a battu des équipes correctes et on s’est fait battre par des équipes moins bonnes que nous aussi. Il faut dire que d’un weekend à l’autre, ça pouvait changer. Un weekend, ils pouvaient produire un super football et le weekend suivant faire comme s’ils avaient tout perdu sur le plan tactique, ce qui est assez surprenant. Tu sais, rien n’est jamais acquis !
Quelle est la force de cette équipe ?
Je pense que c’est l’écoute des joueurs. Ils écoutent vachement les consignes et ils essayent de les appliquer. C’est pour ça que j’ai beaucoup apprécié de travailler avec eux parce que c’est ce que j’ai pu voir et c’est ce qu’aussi les parents m’ont beaucoup apporté. Quand tu entends, aujourd’hui, les parents qui te disent qu’ils ont eu beaucoup de plaisir à les avoir vu jouer, quoi !
Et son point faible ?
C’est la déconcentration qui arrive trop souvent. Quand ils sont menés, ils se découragent même si l’équipe en face est à leur portée voir plus faible.
Et les parents ?
En fait, on a toujours les mêmes qui nous suivent. Il n’y en a pas beaucoup, il doit y en avoir 7 ou 8 chaque fois. Je trouve ça dommage, il y en a beaucoup qui ne suivent pas leur enfant. J’avais créé un groupe face book avec les parents et je leur ai fait remarquer que c’était dommage qu’ils ne viennent pas encourager leur enfant parce que les enfants, quand ils voient leurs parents, ils aiment se dépasser pour eux aussi, ça les motive encore plus.
L’ambiance autour de l’équipe ?
Il règne une très bonne ambiance avec les parents qui nous accompagnent. Ils s’impliquent. Il y en a qui étaient là pour faire arbitre, qui nous aidaient avec le matériel, qui prenaient les maillots pour les laver sans rechigner. On n’a jamais eu de problème de transport. Moi, personnellement, je suis très content du groupe qui nous suit chaque fois. D’ailleurs, avec face book, on a essayé de rester en contact pendant le confinement. On leur a proposé des exercices à peu près tous les jours pour les enfants, avec des parcours techniques, dans les jardins pour ceux qui en ont. On a créé des petits challenges sympas que ce soit sur les jongles ou autre. C’était cool pour les gosses.
Dans la catégorie, il y a 2 équipes U11 et 2 équipes U10, comment ça se passe aux entraînements ?
Sur les matchs, on était, bien sûr, sur des plateaux différents. Au niveau des entraînements, on avait, chacun, une moitié de terrain à 11. Les U11 travaillaient d’un côté et les U10 de l’autre. Chaque fois qu’on en avait la possibilité, on essayait d’organiser des rencontres U11 A – U10 A et U11 B – U10 B etc… On organisait des tournois à 4 équipes. Avec Jean Denis et Yannick qui avaient les U10 ça s’est très bien passé toute l’année.
Dis-nous quel est ton meilleur souvenir de la saison.
Ce serait le match contre le TFC. On a fait un super match sur notre 2ème plateau. Je n’en revenais pas moi-même du niveau de l’équipe à ce moment-là parce qu’on partait, comme je te le disais, de très loin. Ils avaient appliqué exactement ce qu’on avait travaillé à l’entraînement. C’était très agréable de les voir jouer et, surtout, on marque le premier but par un retourné acrobatique de notre attaquant et, ça, c’était un moment magique. L’ambiance entre les enfants et les parents, c’était super ! On s’est fait remonter à 30 secondes de la fin du match. Ça reste mon meilleur souvenir.
Et ton plus mauvais souvenir ?
Ce n’est même pas par rapport à l’équipe. Il s’agit d’un incident, d’une altercation avec un parent par rapport à un choix fait sur leur enfant. J’ai trouvé ça bête, en fait. Avec les enfants, je n’ai pas de mauvais souvenir. Sincèrement, quand on décide de travailler avec des enfants, c’est un plaisir, il faut avoir l’amour du foot et d’enseigner pour faire ce genre de chose, sinon ce n’est pas la peine, ça ne sert à rien.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Personnellement, je me suis engagé à continuer avec l’équipe que j’ai actuellement donc de les suivre en U12. Ça a été déjà vu avec Jonathan, le président. Si l’on veut faire 2 équipes U12, il nous faudra trouver un autre encadrant, ce qui n’est pas encore le cas. Je pense qu’on le trouvera et qu’on devrait avoir, comme cette année, 2 équipes U12. Je suis très content de continuer avec ces jeunes parce que, comme je te le disais tout à l’heure, l’ambiance, que ce soit avec les parents et les enfants, elle est très bonne et j’ai envie de les voir progresser.
Autre chose ?
Je suis ravi de m’être engagé dans le club. Je trouve qu’il y a une très, très bonne entente, une très, très bonne ambiance au sein du club, au sein du staff. Le Président, Jonathan, je l’apprécie beaucoup. Toi, Robert, on n’a pas eu beaucoup le temps d’échanger, mais le peu de temps qu’on a pu le faire j’ai beaucoup apprécié. J’aime beaucoup le travail que tu fais parce que s’investir autant et depuis autant d’années dans un club auprès des jeunes, je te tire mon chapeau. Bravo à toi ! Je vais te dire : ce sont des personnes comme toi qui me donnent envie de m’engager encore plus pour les jeunes. A côté de ce que leur apporte l’école et les parents, nous aussi, on peut leur apporter de bonnes valeurs. Je pense qu’on contribue un peu aussi à la réussite de leur avenir et, ça, c’est très important pour moi.
Merci Tarik pour ces gentilles paroles à mon encontre. Merci pour ton investissement auprès de nos jeunes. Bonne continuation chez les « rouge et noir » et à très bientôt.
Et des photos souvenirs:
saison 19/20: les consignes à la mi temps plateau à Bravo
saison 19/20: photo d’équipe U11 A avec HILAL Abdelatif le co-éducateur
saison 19/20 : plateau sur le synthétique Daniel Bravo à Cugnaux
saison 19/20: en formation District – module U6/U7 à Cugnaux
saison 19/20 : on fête un anniversaire.
saison 19/20 : on fête un anniversaire. les bougies!!
saison 19/20 : L’équipe en tournoi futsal de Villeneuve (au micro notre animateur du Loto: Christian Fernandez)
saison 19/20 : L’équipe en tournoi futsal de Villeneuve – remise des médailles