Renaud Mathieu, éducateur U8: interview

Durant cette période de déconfinement, nous continuons notre voyage sur la Planète JSC, saison 2019/2020, par l’interview de Renaud Mathieu, éducateur U8.  (A suivre…)

Interview réalisée par téléphone (déconfinement oblige encore !) par Robert Grisolia le 28/05/2020

Salut Renaud. Comment as-tu vécu ce confinement et comment vis-tu, maintenant, le déconfinement ?
Le confinement, je l’ai passé à la maison. Le plus souvent, j’étais en télétravail. Avec ma compagne, nous avons alterné pour les devoirs des enfants à la maison. Il me fallait jongler entre le travail et l’école pour les enfants. C’était assez compliqué parce que, l’école, c’est difficile à faire. C’est dur de rester à la maison et de ne pas pouvoir sortir. Mais, bon ! Il fallait faire ça, pour stopper ce virus. On vit en appartement avec une cour en bas. Et, donc, on avait la possibilité, avec les enfants, de pouvoir sortir et de pouvoir jouer au ballon. Ça nous permettait de faire un peu de ballon et de vélo. Sinon, ce n’était pas facile. On ne sortait pas trop. Il n’y avait que moi qui pouvait sortir parce que je devais, de temps en temps, aller au bureau à Labège. J’étais dans l’obligation d’y aller, une ou deux fois par semaine. Pour le déconfinement, ce qui a changé, c’est la possibilité de pouvoir s’aérer, de pouvoir sortir avec les enfants, tout en évitant les contacts avec d’autres personnes. J’ai continué, en grande majorité, de toute façon, le télétravail, même si j’ai pu aller plus souvent au bureau. Ma compagne, pareil, elle a pu aller au bureau un peu plus longtemps que moi. Le déconfinement a été dur pour les enfants à cause du port du masque. Ce n’est pas évident pour eux de porter un masque en permanence en sortant. Ils l’ont fait et, maintenant, c’est dans les mœurs. Comme pour le confinement, avec ma compagne, nous avons continué d’alterner pour les devoirs des enfants à la maison.
Peux-tu te présenter ?
Je suis né le vendredi 15 janvier 1982 à Toulouse, donc j’ai 38 ans. J’ai habité pendant de nombreuses années à Aussonne d’où, mes parents sont originaires. Je suis venu à Cugnaux en 2008 où j’ai fait l’acquisition d’un appartement. Je suis responsable de maintenance dans le domaine de l’ascenseur. C’est pour ça que, pendant le confinement et le déconfinement, il nous fallait continuer notre activité. Je suis pacsé et j’ai 2 enfants : Rafaël, le grand, a 12 ans et le petit, Théo, a 7 ans.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai commencé très petit. Mes parents, qui sont très sportifs, m’ont mis au tennis, direct, à 5, 6 ans. J’ai fait un an de tennis et ça ne m’a pas plu du tout, à cause de cet esprit un peu individuel. J’avais besoin de jouer en groupe et de faire autre chose. J’avais mon grand frère qui jouait au foot à un bon niveau. Donc, j’ai suivi la tendance et j’ai demandé à mes parents de m’inscrire au foot à l’Etoile Aussonnaise. J’ai fait une grosse partie de ma carrière, là-bas. J’ai commencé à 8 ans et j’ai arrêté à 16 ans. Je jouais en Promotion Honneur. Après, j’ai arrêté parce que je n’étais pas trop bien à l’école, c’était un peu compliqué. Je faisais des bêtises pendant cette période. Donc, j’ai arrêté le foot pendant une petite année. Après, je devais reprendre le foot, mais je n’ai pas pu. Je suis allé, alors, faire du hand ball, pendant pas mal d’années. J’avais 17 ans et j’avais un collègue qui m’avait demandé si ça m’intéressait. J’avais la carrure, le physique pour, j’étais assez grand. J’ai fait 5 ans de hand. Après, j’ai arrêté, parce qu’il y avait le travail et tout ça… Ensuite, j’ai fait de la boxe Tai, pendant deux ou trois ans. J’ai arrêté, là, ma carrière sportive en club. Mais, j’ai continué le foot, en foot loisir, avec beaucoup de Bonito. C’était la période où le bonito commençait avec Nicolas Dieuze qui avait mis ça à Colomiers. Je faisais donc beaucoup de Bonito et de foot loisir avec d’anciens collègues de club. On a continué à faire du foot pendant longtemps. Maintenant, je fais du sport d’entretien. Ça n’a, peut-être, rien à voir avec mon parcours de sportif propre, mais j’ai aussi un parcours de supporter sportif. Je suis un grand passionné de foot et j’ai une famille passionnée de foot. Et, tout gamin, ils m’ont fait aimer le TFC, même si c’était dur à cette période. J’avais mon oncle qui était un super passionné. Il avait un abonnement et, donc, on y allait à tous les matchs. C’était l’époque où le TFC faisait le yoyo, comme on disait. On était en Ligue 1, on descendait en Ligue2, on est même allés en National et, après, on est remontés. C’était une passion et c’est toujours une passion.
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
C’est quelque chose qui m’intéressait, parce que, en tant que joueur, de passer le l’autre côté, on va dire, comme d’être arbitre aussi, c’est un autre métier, ça n’a rien à voir, quand tu es joueur. Si j’ai découvert ça, c’est grâce à mon grand fils Rafaël, qui a aujourd’hui 12 ans, qui a commencé avec toi en U7, à Cugnaux. C’est là que j’ai découvert le plaisir d’être éducateur. Comme la grosse majorité des papas qui avaient leurs gamins, le rôle d’éducateur, c’était de pouvoir s’investir et apporter quelque chose aux enfants et au club. Les deux années que j’ai passées avec toi, avec le grand, et même, avec le petit, l’an dernier, ce sont des années où j’ai pris énormément de plaisir à apprendre aux enfants à jouer au football, de manière simple et sans prise de tête. C’est vrai que ça m’a donné envie de franchir le cap et de devenir éducateur. Avec le grand, en U7, en 2003/2004, il était avec Alba Fabrice qui gérait l’équipe et ça m’a donné envie de prendre une équipe, l’année suivante, en U8. C’était Najib qui gérait la catégorie U8/U9. Ensuite, j’ai continué et j’ai fait U9, toujours en tant qu’éducateur. C’était deux années U8/U9 où c’était très, très dur, parce que, pour le club, c’était très compliqué. Mon gamin, en U10, est parti dans un autre club et, moi, j’ai arrêté la partie éducatrice et je ne suis resté que le papa. Mais, l’an dernier, j’ai repris un rôle d’éducateur, avec toi, en U7 avec Théo, le petit. Et, cette année, Rafaël, le grand, est revenu à Cugnaux où il avait déjà un éducateur, j’ai, donc, plutôt, suivi Théo et j’ai pris son équipe U8 en charge.
Justement, parle-nous maintenant de ton équipe.
C’est une équipe qui m’a donné énormément de plaisir. Il y avait de tout, il y avait des gamins qui sortaient du lot qui avaient trois à quatre ans de foot, il y avait des gamins qui étaient un peu débutants qui commençaient, avec un ou deux ans de foot. Ce n’était vraiment que du plaisir. Je trouve que j’ai eu, vraiment, la chance d’avoir une équipe avec des enfants qui étaient à l’écoute, même s’ils avaient un sacré caractère, parfois. Ils étaient assez à l’écoute de ce que j’essayais de leur apprendre, que ce soit dans l’humain, dans le football ou que ce soit dans la technique. Je suis assez fier d’avoir cette équipe et j’espère l’avoir l’année prochaine en U9.
Il semblerait que vous ayez eu des petits soucis aux entraînements d’après d’autres éducateurs que j’ai interviewés. Comment, toi, as-tu ressenti les choses ?
C’est vrai que j’y étais les mercredis. Je me suis investi plus que l’an dernier avec les U7 où tu étais, là, toi avec deux autres personnes et ça fonctionnait. J’avais dû venir donner un coup de main à une ou deux séances. Après, j’étais tout le temps là les samedis, mais, les mercredis, c’était un peu compliqué avec mon travail. Et, cette année, c’est vrai que je me suis vachement investi. J’ai voulu participer aux entraînements du mercredi. Mais, cette année, c’était complexe parce qu’on n’était que deux, Guillem et moi, même si Nisrine était là, avec nous, et nous soutenait. Elle a essayé de trouver des solutions, ce qu’elle a fait avec Jonathan. Et, en début de cette année, on a eu l’aide de deux éducateurs, Pablo, joueur U20 Elite, et un autre joueur dont je ne me souviens plus du nom, je crois qu’il était gardien des U19. Je tiens, là, à les en remercier. C’est vrai que ça a été très dur avant ça, avec une trentaine de gamins pour 2 éducateurs.
Un point fort de cette équipe ?
C’est le mental. Ils avaient un mental d’acier et j’en suis assez fier. J’avais certains gamins qui avaient une bonne technique dont un sortait du lot. Ils ne lâchaient rien. C’était un grand plaisir de les voir jouer et de les voir se « battre » sur le terrain.
Un point faible de cette équipe ?
Pour une grande majorité, c’était des râleurs, ils n’aimaient pas perdre, prendre des buts et c’était très compliqué à leur expliquer. Autre point fort : le jeu collectif, le jeu en passes.
Un mot sur les parents ?
Ça a été formidable, rien à dire, et je tiens à les remercier. Ils étaient, tout le temps, là, aux entraînements où une grosse majorité des gamins étaient présents. Les week-ends, c’était pareil, j’avais tous les parents présents. On avait créé un petit groupe sur WhatsApp qui nous permettait d’échanger énormément. Je tiens à les remercier pour leur efficacité et le temps qu’ils ont donné à leurs gamins qui étaient dans de bonnes conditions pour jouer au foot. Pas de problèmes avec leur comportement autour du terrain. Ils m’ont vraiment fait confiance. Ils m’ont confié leurs gamins. Au début de la saison, on a mis les règles en place. Certains parents, que j’avais eus l’année dernière, les connaissaient. Je leur ai rappelé que les enfants, ils les laissaient le mercredi à l’entraînement et que j’en devenais le responsable et que c’était la même chose le samedi. Ils pouvaient les suivre, mais, après, je ne voulais pas les entendre au bord des terrains. Je leur ai dit que s’ils voulaient, on pouvait en parler, après que le plateau et toutes les rencontres soient terminés. Mais je tiens encore à leur dire un grand merci parce que, quand j’ai eu des petits soucis le samedi, ils étaient présents.
Dis-nous quel est ton meilleur souvenir de la saison.
C’est un match contre la Juventus de Papus sur un plateau à Villeneuve. Avant le match, je leur ai proposé une stratégie pour pouvoir bien jouer collectivement en écartant le jeu. J’avoue qu’ils m’ont écouté et c’était mon plus beau souvenir de voir qu’ils avaient suivi mes consignes avec des passes, contrôles, passes et but ! Toute l’équipe touchait le ballon, même le gardien qui relançait à la main sur les côtés. C’était franchement magnifique. Ils ont gagné le match, mais, le plus important, c’est qu’ils ont joué collectivement, c’était superbe. Ils ont fait de belles actions magnifiques. Je n’avais jamais vu ça, à tel point que l’éducateur de la Juventus de Papus est venu féliciter l’équipe.
Et ton plus mauvais souvenir ?
C’est un mercredi à l’entraînement. Il y avait une trentaine de gamins présents. J’étais tout seul et je n’avais que mon gamin qui a 12 ans pour m’aider. On n’a pu qu’organiser un petit tournoi. Et, bien sûr, après, j’ai « pété une durite ». Je suis allé voir Nisrine qui était arrivée après et Jonathan pour leur expliquer qu’il fallait faire quelque chose parce qu’il n’était pas possible d’entraîner dans ces conditions et que c’était une mauvaise image par rapport aux parents.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Je vais continuer en U9 en prenant une équipe, j’espère la même que celle de cette année, et continuer à la JSC. J’espère passer d’autres modules pour continuer ma formation. Cette année, j’ai passé le module U10/U11 et j’aimerais passer le module U8/U9 pour pouvoir, ensuite, les certifier pour obtenir le diplôme du CFF1.
Un dernier mot ?
Un mot sur le club où j’ai connu des hauts et des bas. Cugnaux est un club renommé. Je me rappelle que, quand je jouais à Aussonne, Cugnaux était un grand club redouté pour la qualité de ses équipes. Le club a la chance d’avoir des gens comme toi et beaucoup d’autres anciens, qui font partie des murs, qui tiennent ce club et qui permettent de donner envie aux parents d’inscrire leurs gamins et aux gamins de continuer à jouer. Un grand merci à Jonathan qui s’investit énormément, dans un rôle pas toujours évident, et qu’il fait du bien au club. J’espère que le club retrouvera la renommée qu’il a connue. Sa place est parmi des clubs comme Blagnac, Colomiers… une place importante, comme Muret, qui sont de grands clubs. Moi, aussi, j’espère participer à cette aventure de reconstruction. Le club a besoin de bénévoles et, comme je l’ai dit à Jonathan, je peux aider, je peux donner et je suis là.
Merci Renaud. Tes dernières paroles ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. Bonne continuation avec les « rouge et noir ».

Les photos

Catégorie U7 saison 2018/2019

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Avec son équipe U7 sur un plateau à Cugnaux-saison 2018/2019

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