Fouad Bouhargane, éducateur U9: interview

PHOTO mise en avant: catégorie U9 – saison 19/20 (encadrement de G à D: Thomas Nogales, Fabien Puertolas et Fouad Bouhargane) 
Durant cette période de déconfinement, nous continuons notre voyage sur la Planète JSC par l’interview de Fouad Bouhargane, éducateur U9.  (A suivre…)
L’équipe U9 de Fouad – saison 19.20
Interview réalisée par téléphone (même si déconfinement) par Robert Grisolia le 12/05/2020
Salut Fouad. Comment as-tu vécu ce confinement et, depuis hier, le déconfinement ?
Ce confinement, contrairement à beaucoup de personnes, je ne l’ai pas vu passer puisque je n’étais pas mal occupé chez moi, que ce soit avec mes enfants ou dans mes travaux. J’ai entrepris beaucoup de travaux chez moi : des terrasses, de piscine etc… Donc, ça m’a beaucoup occupé et, en fait, je n’ai pas vu le temps passer et, puis, je sortais pas mal pour acheter de la nourriture ou du matériel. Au niveau du boulot, j’étais en télétravail avec la CAF. Avec le déconfinement, je ne vois pas beaucoup de différence. Je suis toujours en télétravail et je fais toujours des travaux.
Peux-tu te présenter ?
Je suis né le samedi 30 mai 1981 à Nîmes dans le Gard. J’habite à Cugnaux. Depuis 2 ans, je suis cugnalais. Sinon, j’ai habité sur Toulouse pendant 10 ans et, bien avant ça, j’habitais sur Nîmes. C’est là-bas où j’ai toute ma famille. Je suis marié avec 3 enfants : l’aîné, c’est Ilies qui joue en U9 à la JSC, ensuite, il y a Adame qui joue avec toi chez les Poussinets et la petite dernière qui a 1 an et demi. Je suis juriste de contentieux pour la CAF depuis un an et demi. Avant, j’ai travaillé pour la Banque. J’ai quitté la banque par rapport aux horaires qui ne me convenaient pas. Et, bien avant ça, j’ai travaillé dans le service contentieux pour SFR. J’ai un diplôme master de droit du travail, mais j’ai touché un petit peu à tout : à la relation client, au droit et au contentieux.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
Tout petit je faisais deux sports : le football et le taekwondo. D’abord le foot, j’en ai pratiqué en club quand j’étais jeune jusqu’à 14 ans. Puis j’ai arrêté le foot en club à cause d’une blessure au genou et de son opération. Ensuite, j’ai fait du foot en loisir et je faisais pas mal de taekwondo. En taekwondo, j’ai eu la ceinture bleue avec 3 barrettes rouges. A l’heure actuelle, le seul sport que je fais, c’est la course à pied : le 10km ou le semi-marathon. J’en fais pas mal : la course à Tournefeuille, la course pour la lutte contre le cancer, le semi-marathon de Toulouse… Je fais pas mal de courses à pied et du vélo avec les enfants. Je ne fais plus de compétitions ni de football, ni de taekwondo.
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
Je n’ai pas un long parcours d’éducateur. J’étais, comme beaucoup de parents, passionné par le football, passionné par le coaching, par les entraînements. J’ai commencé à Montaudran à assister en entraînant avec l’équipe de mon fils en U7. Je secondais l’éducateur, comme le font beaucoup de parents aujourd’hui. Je n’avais pas de responsabilité ou quoi que ce soit. J’étais simplement là pour aider, pour assister les entraîneurs. Et puis, je suis arrivé au club de Cugnaux où je me suis bien intégré. L’année dernière, j’ai été avec Swann. J’ai aidé aux entraînements tous les mercredis. Je lui ai donné un bon coup de main et j’ai appris pas mal de choses avec lui et Youssef, notamment. Cette année, j’ai commencé à encadrer un petit peu plus.
Tu dis un petit peu plus, mais il me semble que tu avais pris en charge la catégorie avec Nisrine, si je ne me trompe pas.
Oui, c’est vrai ! Ce n’était pas évident. Je ne m’attendais pas à avoir autant de travail. Ça m’a pris pas mal de temps dans ma vie privée, mais j’aime ça. J’étais au départ un simple éducateur comme tous les autres éducateurs. J’avais en charge une équipe, l’équipe de mon fils et, puis, je me suis rendu compte que je devais faire plus que ça puisque Nisrine, qui était responsable de la catégorie, avec qui je travaillais super bien, était quelqu’un qui était pas mal pris. C’est une sportive de haut niveau et puis elle avait beaucoup de travail ailleurs aussi. Et, du coup, avec sa permission et puis également celle des encadrants, on a pu me déléguer certaines tâches. J’ai été chargé des tâches administratives, notamment, les e-mails pour informer les parents.
Je devais également, trouver des matchs amicaux, pas seulement pour la catégorie U9, mais aussi pour les U8. Entre parenthèses, je n’avais pas de difficulté pour les U9 parce que j’avais un portefeuille de contacts qui était plus élargi du côté des U9 que des U8. Ça ne m’a pas empêché de trouver des matchs amicaux pour les U8.
J’avais également en charge sur le plan technique à mettre en place les ateliers pour les entraînements que j’assurai avec les autres éducateurs.
Comment faisiez-vous le lien avec Nisrine ?
Ce qui était bien avec Nisrine et l’ensemble des éducateurs, c’est qu’on avait créé un groupe WhatsApp U8/U9. Donc, on communiquait dans ce groupe WhatsApp. Nisrine nous transmettait pas mal d’informations, nous, en revanche, on lui faisait des retours terrain. Ça nous permettait à nous tous d’être informés de certaines situations, comme des blessures etc… On était bien informés grâce à ce groupe-là.
Des diplômes ?
J’ai le module U9. J’étais inscrit pour le module U11. Malheureusement, il a été annulé à cause du confinement. Le U11, il est donc en cours !
En général, c’est dans ces catégories d’âge que l’on rencontre des difficultés d’encadrement, surtout le mercredi. Est-ce que ça a été le cas ?
Au niveau de la catégorie U9, non, on était assez présents, Thomas, Fabien, Walid et moi, en revanche, pour les U8, il y avait un peu plus de difficultés. Il y avait Guillem et Renaud, et quand il y en avait un qui s’absentait, ça posait problème. On trouvait quand même une solution pour entraîner ces enfants-là. Au final, ça se passait bien, on arrivait à s’organiser. Moi, je suis vraiment content de l’année qui s’est passée.
Par ton action, tu as donc une vue large de toute la catégorie. Peux-tu nous dire ce que tu en penses ?
J’ai été surpris par la qualité de certains joueurs dans la catégorie U8 ou U9. J’étais plutôt concerné par la catégorie U9, mais je connais bien la catégorie U8, parce que j’ai organisé souvent des matchs contre la catégorie U8, soit pendant les entraînements, soit hors entraînements. C’était dans l’optique de faire progresser ces U8 en étant confrontés à des joueurs plus grands qu’eux. J’ai pu ainsi remarquer qu’il y avait pas mal de joueurs U8 qui avaient de l’avenir à Cugnaux, en espérant qu’ils ne partent pas ailleurs. J’ai été également très impressionné par de nombreux joueurs U9 qui ont aussi de l’avenir puisque, sur les plateaux, on a rencontré de belles équipes. Je pense que Cugnaux, aujourd’hui, a du potentiel avec ces joueurs et que la JSC peut rivaliser aujourd’hui, avec des clubs comme le TAC, l’AS Muret, Colomiers, Balma. On a pu soit faire jeu égal soit faire la différence.
Parle-nous maintenant de ton équipe.
Je suis très content de mon équipe. C’est une équipe que j’ai vu progresser. Elle était en niveau D1, le plus haut niveau. Alors que ce n’était pas forcément le cas au début. A propos des niveaux, il faut souligner qu’on avait 4 équipes U9 et 4 équipes en U8, on avait 3 équipes U9 en D1 et 3 équipes U8 en D1. En fait, on n’avait qu’une seule équipe en D2 dans chaque catégorie U8 et U9. Ce sont des joueurs qui vont rester l’an prochain, ils aiment Cugnaux. J’ai huit joueurs. J’ai un joueur qui est arrivé en cours de saison en provenance du club de Papus. Le papa m’a dit qu’il appréciait beaucoup notre forme pédagogique et une certaine forme d’éducation et d’entraînement. Ça fait plaisir d’entendre ça ! Les parents sont très contents de l’équipe.
Quelle est la force de cette équipe ?
Le mental puisque j’ai des joueurs qui ne sont pas forcément techniques, même s’il y en a qui sont techniques. Le mental est important et c’est aussi un peu le rôle de l’entraîneur de façon à ce que le joueur puisse jouer, s’épanouir et gagner des matchs.
Et son point faible ?
Peut-être le collectif à améliorer.
Et les parents sur l’ensemble ?
Ça s’est très, très bien passé avec les parents, comme d’ailleurs l’année dernière. Des parents vraiment contents, satisfaits. J’ai créé un groupe WhatsApp avec les parents de mon équipe. Ce sont des parents qui sont contents sur tous les points. Je n’ai pas de retours négatifs que des retours positifs. J’ai des parents qui me demandent si, l’année prochaine, j’allais continuer.
Sur l’ensemble de la catégorie, il y a eu des échanges de mails avec quelques parents qui ne comprenaient pas certaines choses. Il a fallu recadrer certains parents, recadrement nécessaire à moment donné. Finalement, ça s’est calmé. J’ai même un parent qui s’est excusé par la suite. Ensuite, sur l’ensemble de la catégorie U8 et U9, il me semble que les parents ont été très satisfaits.
Dis-nous quel est ton meilleur souvenir de la saison.
J’ai à l’esprit le tournoi de Saint Simon U9, U10. C’est un tournoi en foot à 8 (Je te rappelle que les U9 pratiquent le foot à 5). J’ai été très content des résultats puisque nos jeunes joueurs U9 se sont affrontés à des U10 et qu’il y avait de belles équipes comme Balma, Le TFC, Colomiers…Mes joueurs ont fait un très, très beau parcours. Ça les a préparés et initiés pour l’année prochaine. Après d’autres plateaux en foot à 8 auxquels nous avions déjà participé, Ils ont pu vraiment découvrir ce que c’était le foot à 8. Ça a été une belle journée même si l’équipe a perdu 4 matchs sur 7, gagné 1 et fait 2 matchs nuls. Comme quoi gagner des matchs ce n’est pas ce qui a rendu les enfants les plus fiers, le plus contents. Je leur ai fait comprendre que c’était un niveau qui était largement supérieur à nous puisque c’était des U10 et qu’on avait de belles équipes en face. On était très contents de notre prestation parce qu’on avait fait un beau parcours, voilà !
Et ton plus mauvais souvenir ?
Je ne peux pas dire que c’est un mauvais souvenir. C’est une certaine difficulté rencontrée en cours de saison concernant la constitution des équipes. Des différences de point de vue de la part de certains éducateurs au sein de l’équipe d’encadrement.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Mon intention, c’était de m’occuper de la catégorie U10 en binôme avec n’importe quel autre éducateur. Mon souhait était de prendre en charge la D1, puisqu’il y aura 2 équipes, une D1 et une D2. J’aimerais, bien sûr, pouvoir suivre mon fils. Je suis devenu éducateur pour pouvoir suivre mon fils, mais là, j’ai une vision un peu plus globale, qu’une vision centrée sur mon fils. Donc, même si je n’ai pas mon fils dans mon équipe, ce n’est pas un problème.
Autre chose ?
Je suis content de Cugnaux, du club. On a la chance d’avoir un joli complexe ce qui donne envie à beaucoup de parents d’amener leurs enfants, me semble-t-il. Ils auront d’autant plus d’envie si on arrive à leur montrer qu’il y a un encadrement diplômé, qui a de l’expérience et qui a une certaine pédagogie. A mon avis, l’objectif n’est pas d’en faire des pros, aujourd’hui, mais que l’enfant puisse bien se sentir avec ses copains et s’épanouir. Même si rigoler est possible, il faut qu’ils gardent à l’esprit qu’il faut rester sérieux lors des entraînements, qu’il faut progresser. Cugnaux a de l’avenir par son complexe, par l’encadrement. Je pense que nos équipes sont prêtes à rivaliser avec de grandes équipes.
Et sur le club ?
Ça fait deux ans que je suis au club et l’organisation ne fait que s’améliorer. On a la chance d’avoir aujourd’hui un encadrement qui est présent pour les enfants et qui est de qualité.
Merci Fouad et bonne continuation à la JS Cugnaux.
équipes U9: plateau à Jean Dardé à Cugnaux- octobre 2019