Bien que la saison 2020/2021 ait démarré, nous continuons notre long voyage sur la Planète JSC, saison 2019/2020, par l’interview de Raphaël Dorado, éducateur U5/U6. (A suivre…)
Interview réalisée par Robert Grisolia le 13/07/2020
Bonjour Raphaël, peux-tu te présenter ?
Je suis né le samedi 20 mai 1933 à Casablanca. J’habite Cugnaux depuis 1984. Je suis arrivé à Cugnaux en 1963, venant du Maroc. J’y suis resté un an. Puis, je suis parti à Toulouse et je suis revenu à Cugnaux quand j’ai fait construire ma maison en 1984. J’ai été marié une fois, deux fois. J’ai trois enfants : un garçon et deux filles, Richard, Marie Laure et Caroline. Et j’ai 3 petits enfants. Mon métier, c’est technicien d’entretien dans les machines à écrire. Je suis resté 13 ans dans une boîte et, 14 ans, dans une autre et, puis après, je suis parti à la retraite. Ça fait une trentaine d’année que je suis à la retraite.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai commencé à Casablanca à l’âge de 10 ans. Je jouais à l’Idéal Club Marocain qui était le club spécial pour Marcel Cerdan qui était Président d’Honneur. J’y ai joué jusqu’en Seniors une bonne vingtaine d’années. Et puis, je suis rentré en France, sur Toulouse, j’avais 31 ans. En décembre 1963, je suis rentré à la JS Cugnaux où j’ai joué en équipe première en Promotion Honneur, pendant 3 ans. Suite à un mécontentement entre dirigeants et joueurs, je suis parti jouer à l’Etoile Sportive de Saint Simon, pendant 9 ans. C’est là que j’ai arrêté de jouer. Puis je suis revenu habiter à Cugnaux et c’est là que je suis revenu à mes couleurs « rouge et noir ». Je n’y suis pas revenu comme joueur, mais comme entraîneur.
Justement, venons-en à ton parcours d’éducateur.
J’ai commencé à être éducateur des Cadets avec Jo Bravo. Après, j’ai pris les Juniors pendant trois ans et puis j’ai arrêté. J’ai recommencé en tant qu’éducateur, en 84/85, avec les tout petits qu’on appelait les « Poussinets » et depuis j’y suis encore. Et j’espère que je continuerai cette année, les années prochaines et le plus longtemps possible., signe que je serai en bon état.
Je sais que, parallèlement à ton rôle d’éducateur, tu as été un dirigeant très actif de la JSC.
Alors, là, ça devient un peu flou dans mes souvenirs. Mais je vais essayer d’en résumer l’essentiel. J’ai commencé avec l’animation, à l’époque de Falcou qui était président. J’étais responsable de l’animation et je l’ai été jusqu’à l’an dernier. J’ai relancé les lotos qui étaient suspendus depuis une vingtaine d’années. J’ai relancé les soirées « Cabaret ». Parallèlement, je m’occupais de la buvette… un peu de tout, mais heureusement, je n’étais pas tout seul. On était six ou sept. La buvette je l’ai toujours tenue, et ça depuis que j’ai pris en charge l’animation. Et je la tiens encore aujourd’hui. J’ai été membre du Conseil d’administration sous la présidence de Raymond Granja, puis de celle de Christophe Quagliato et enfin de celle de Nouredine Hamdy Bey, pendant deux ans. Pour compléter le tableau, je me rends disponible pour les stages, les tournois, les vide greniers… et toutes les manifestations organisées par la JSC. Partout où on a besoin de moi, je suis là.
Venons-en à ton travail auprès de nos très jeunes joueurs (les plus jeunes du club). Ce n’est pas trop difficile ?
Ce n’est pas trop difficile. Il faut prendre un peu plus de temps avec les tout petits parce qu’on a souvent des enfants qui ont 4 ans et ½, 5 ans et le groupe des 6 ans qui est un peu supérieur. Et, donc, il faut savoir perdre un peu plus de temps, il faut avoir envie de leur donner de bons conseils et il ne faut pas les laisser prendre le dessus, parce que, crois-moi, les petits, ils vont vite. Après, il y en a qui disent que c’est difficile, il y en a qui disent que c’est de la garderie. Moi, je dis que ce n’est pas de la garderie, c’est donner un peu comme on nous a donné, à nous, avant, parce qu’il ne faut pas oublier que, nous aussi, on a été petits, et on a aimé avoir un éducateur qui nous donne des conseils et qui nous pousse vers l’avant. Donc, c’est mon rôle depuis que j’ai pris en charge ces tout petits et je continuerai parce que ça me plaît. Je donne beaucoup, mais j’ai un peu plus d’avantages que les autres parce que, moi, quand on me voit dans la rue, on me reconnaît et on m’appelle : « Eh !! coach !! » Et, donc, ça me fait très plaisir. C’est un travail très prenant, mais, après, chaque garçon qui vient chez nous, il faut le mettre dans les rails et le pousser au maximum.
Peux-tu nous parler de la cuvée 2019/2020 ?
Cette cuvée, c’est dommage parce qu’elle s’est arrêtée tôt. Mais, bon, il y avait déjà pas mal de petits qui étaient sur de bonnes voies. C’est dommage que l’on n’ait pas pu terminer l’année avec ce groupe-là, à cause du coronavirus. En 5 mois, ils ont fait des progrès énormes, énormes, énormes. Et, tous les ans, c’est pareil. On a des petits qui arrivent et, au départ, j’ai une peur bleue parce que je me dis : Ce n’est pas possible, on n’arrivera pas à faire un footballeur de ce gamin. Et quand je le vois 6 mois après, je me dis que j’ai bien fait de le garder et de ne pas le laisser partir. Si on s’en occupe bien, on arrive à de très bons résultats. Le plus dur, c’est avec les U5 qui sont en moyenne section de maternelle, mais on y arrive. En mai, je fais déjà un bilan et je sais déjà que 50 à 60% des U5 continueront le football et, ça, c’est énorme parce qu’il y a du déchet, mais pas du déchet parce qu’ils ne se plaisent pas, mais c’est surtout parce que les parents ne sont pas trop derrière, ils ne viennent pas tout le temps et, ça, c’est dommage parce qu’un gamin qui commence à jouer, il ne faut pas qu’il arrête, il faut que toutes les semaines, il soit aux séances d’entraînement. Il lui faut beaucoup d’encouragements et beaucoup de répétition.
Sur cette courte saison, vous n’avez pas fait beaucoup de plateaux, tout d’abord à cause du virus et ensuite à cause des intempéries. Sur les quelques plateaux où vous êtes allés, qu’est-ce que tu peux nous dire ?
Au niveau des résultats, ils n’ont pas été mauvais. On y est allés, au départ, avec des enfants un peu courts. Et, il y en a pas mal, je pense que, sur la vingtaine de gamins que nous avions, il y avait toujours un groupe de 7 à 8 gamins qui ressortait du lot au bout de 4 mois. Ceux-là, ce sont des « fanatiques », de vrais joueurs de foot que l’on peut porter très, très loin.
Un mot sur l’équipe d’encadrement de cette catégorie U5/U6. C’est une équipe très jeune !! (Rires car, pour ceux qui ne le savent pas, ce sont tous des retraités et certains depuis un certain temps !)
Il y a un moment que nous travaillons ensemble, ça fait maintenant quelques années. Je tiens à les citer et les féliciter pour le bon boulot qu’ils font. Il y a d’abord Alain Lafforgue avec qui j’ai joué en équipe 1, quand je suis arrivé à la JSC dans les années 60. Quand je suis arrivé, on a tout de suite sympathisé et depuis on se connaît comme si on était des frères. Après il y a Gérard Naudin qui est lui aussi un ancien joueur delà JSC des années 70. Il ne voulait pas venir avec les petits parce que ce n’était pas bien de s’occuper des petits. Il m’a fallu presque deux mois pour le décider. Il est venu faire un essai et il nous a dit d’accord, mais je ne veux pas être pris tous les mercredis et tous les samedis. On lui a dit de venir quand il pouvait pour nous donner un coup de main et depuis, il s’est pris au jeu et il est tout le temps avec nous. Après, Robert Rivière, c’est un très ancien de la JSC. Il est pas mal assidu, mais, c’est vrai, qu’il voyage beaucoup, tantôt au Canada, tantôt au Vietnam … donc on ne l’a pas tout le temps. On a ce que l’on a et on fait avec. Enfin, il y a Guy Manant qui lui non plus ne voulait pas et comme les autres dès qu’il a touché un peu au virus du foot, pas le corona, eh bien, ils y restent. Tous viennent parce qu’ils aiment le foot et ils donnent tout ce qu’ils peuvent. En ce qui me concerne, je chapeaute et j’organise un petit peu la catégorie U5/U6. Le mercredi, à l’appel, on les enregistre, je fais les groupes et distribue les ateliers.
Les parents ?
Sur les parents, je n’ai pas à me plaindre. Depuis que j’ai commencé avec les tout petits, j’ai eu simplement une petite histoire avec un parent. Mais pas grand-chose. Si on demande aux parents de nous aider, ils sont là pour nous donner un coup de main et il faut les remercier parce que c’est un travail d’amener les gamins, de venir les rechercher. Pour eux, c’est un gros casse-tête et ils sont là, à part le samedi, sur les plateaux, où existe un certain absentéisme, alors que nous, l’encadrement, on est quasiment au complet sur tous les plateaux. Quand Robert et Gérard ne sont pas en voyage on est au complet.
Mais, après ces voyages, il y a des retombées, non ?
Oui, ils sont généreux au retour de leurs vacances, parce qu’ils nous ramènent des spécialités des pays où ils sont allés que l’on déguste à la fin des séances d’entraînement. Il faut ajouter à eux, Jean Marc Valéro qui s’occupe des U7 et qui voyage aussi de temps en temps. Lors de ces collations, on passe un moment très agréable auxquelles viennent se joindre des dirigeants de passage que je ne nommerai pas, ils se reconnaîtront.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
On repart, bien sûr. Personne ne m’a dit qu’il ne serait pas là la saison prochaine
Un petit mot sur le club ?
J’aimerais que le club « rouge et noir » se sorte vraiment du trou dans lequel il est enfoncé depuis plusieurs années et que je puisse vivre ça. J’aimerais qu’il continue sa progression déjà amorcée et, si c’est possible, revenir au niveau CFA2. J’aimerais que tous nos petits joueurs dont on a la charge et pour qui on se casse la tête, pour les faire progresser, restent chez nous pour jouer et participer à cette remontée. J’aimerais que nous retrouvions en équipe Seniors, comme c’était dans le passé, un nombre important de ces joueurs qui ont débuté à la JSC tout petits. Il faut que l’on garde un maximum de nos petits, qu’ils n’aillent pas dans d’autres clubs environnants. Je sais que c’est difficile de les garder parce qu’il y a beaucoup de choses qui jouent. Mais, je suis optimiste, on y arrivera.
Merci Raphaël. Je crois que tu es le doyen du club. Un grand merci pour ton long et important investissement chez les « rouge et noir ». J’espère que tes souhaits se réaliseront.