Bien que la saison 2020/2021 ait démarré, nous continuons notre long voyage sur la Planète JSC, saison 2019/2020, par l’interview d’Alain lafforgue, éducateur U5/U6. (A suivre…)
Interview réalisée par Robert Grisolia le 21/07/2020
Bonjour Alain. Peux-tu te présenter ?
Je suis né le mercredi 30 décembre 1942 à Cugnaux. J’habite depuis longtemps à Cugnaux, mais ça n’a pas toujours été le cas. Quand je me suis marié, j’ai passé 3 ou 4 ans à Pechbusque. Je suis marié, j’ai un enfant et 2 petits-enfants. Mon métier, c’était tourneur à Sud aviation qui a changé de nom avec la fusion de Nord Aviation pour donner la SNIAS. Je suis à la retraite depuis une vingtaine d’année.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
J’ai débuté ma carrière de sportif de « haut niveau » (rires !) à la JS Cugnaux à 16 ans, en Cadets, c’était ma première licence. En fait, je jouais en Juniors parce que, à cette époque-là, ça ne commençait qu’en Juniors. On nous recrutait, quand on allait jouer au terrain qui appartenait à Henri Schmitt. C’est comme ça qu’on m’a recruté, même si je n’avais que 16 ans, c’était pour compléter l’effectif Juniors. Alors, moi, j’étais un très bon joueur parce que j’avais fait une carrière étonnante. J’avais déjà joué pendant deux ans au collège Berthelot, en scolaire. J’avais un peu d’avance sur les autres. Je savais me placer sur le terrain et donc… Mais, il faut dire, quand même, que tout le monde débutait à seize ans. Ensuite, j’ai joué en équipe Seniors 1 avec un certain Raphaël Dorado. Quand j’avais 19 ans, je pense que je n’étais pas trop mauvais. Je crois qu’on jouait en Promotion Ligue.
Combien de temps as-tu joué en Seniors ?
J’ai joué en équipe 1 avec un seul entraîneur qui était Fernand Pordié, pendant 7 ou 8 ans. Je devais lui plaire pour qu’il me fasse jouer en Une. J’ai joué en équipe 1, mais aussi en équipe 2. J’ai dû arrêter vers 32, 33 ans, je ne me souviens plus. A la fin, je jouais, en pointillé, en équipe 2 qui évoluait en 2ème division de District, et je ne m’entraînais même pas. C’était toujours Pordié qui nous coachait. Je voulais arrêter, mais il m’avait dit qu’il me faisait une licence au cas où il m’aurait besoin. En fait, il m’appelait tout le temps !
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
Je jouais encore en équipe Seniors 2 et j’entraînais les Poussins. J’ai commencé quand mon fils a eu 8 ans. A cette époque-là, on prenait les enfants dès 8 ans en Poussins. Donc, quand je l’ai amené, je me suis fait choper par Guillaud et Rives qui avaient les Poussins A et, pour les Poussins B, il n’y avait personne, alors, je suis parti avec les poussins. Et voilà !
Mais ça ne s’est pas arrêté là ?
Oh, oui ! Des poussins B, l’année suivante, j’ai pris les poussins A. Ensuite, j’ai pris les Pupilles et, après, les Minimes. A l’époque, je ne me sentais pas à la hauteur pour prendre des Minimes. Je n’avais aucun diplôme. Mais, comme personne ne les voulait, je me suis jeté à l’eau et je les ai pris. J’ai accepté d’autant plus facilement que j’y avais mon fils et que c’était le groupe que j’avais avant. Je ne me voyais pas entraîner dans une autre catégorie. J’ai réussi à faire monter cette équipe Minimes en Honneur, au plus haut niveau Ligue, ce qui fait que par la suite, comme il n’y avait pas de championnat National, nous rencontrions les équipes A des clubs les plus huppés de la région. En tout, j’ai entraîné 13 à 14 ans : 2 ans en Poussins, 2 ans en Pupilles et une dizaine d’années en Minimes.
Comment ça s’est passé durant toute cette période, en ce qui concerne les résultats ?
Chaque fois, dans chaque catégorie, j’avais des générations fortes. Même en Poussins, contrairement à aujourd’hui, il y avait un championnat avec des montées et des descentes et ils jouaient du foot à 11 sur le grand terrain, alors qu’aujourd’hui ils jouent à huit, sur un demi terrain, avec des cages adaptées à leur âge. On avait une bonne génération en Poussins et chaque fois qu’ils étaient en deuxième année dans une catégorie, ils nous faisaient monter en catégorie supérieure.
Mais ta carrière d’éducateur ne s’arrête pas là.
En effet, longtemps après avoir arrêté avec les Minimes, j’ai repris avec les U5 et U6, il y a, de ça, plus d’une vingtaine d’année, quand j’ai pris la retraite.
Après avoir entraîné des poussins, des Pupilles, des minimes, est-ce que ça n’a pas été dur de s’adapter à cette classe d’âge ?
Je ne me croyais pas capable au départ. Tu te rends compte : entraîner des gamins entre 4 et 6 ans. Ça me paraissait au-dessus de mes forces et, finalement, on y arrive. Il suffit de se mettre à leur niveau, mais ce n’est pas chose facile. On se demande parfois, s’ils comprennent tout ce qu’on leur dit. Après l’entraînement, nous les éducateurs, on est bien fatigués, mais pas eux bien sûr, mais on se fait plaisir. Nous sommes très contents de voir la progression impressionnante de tous ces petits. En plus, je dirais que c’est très prenant. On se vide le cerveau, parce que, pendant qu’on fait ça, on oublie tout, on ne pense plus à rien d’autre. On ne pense plus à ce qui se passe autour de nous. Pour le reste de l’encadrement, je ne sais pas, mais, moi, ça me fait ça ! Par rapport aux autres catégories que j’ai entraînées, je me suis vite adapté d’autant plus qu’il n’y a pas de championnat, il n’y a pas le souci de montée ou de descente. Quand j’entraînais jusqu’en Minimes, l’objectif c’était de se maintenir au plus haut niveau de la Ligue, en Honneur Ligue. C’était autre chose, il fallait recruter et avoir des résultats. Tandis que là, il n’y a pas de descentes, de montées, donc c’est un souci en moins. Il n’y a que du plaisir.
Qu’est-ce que tu penses du fait de les prendre si petits, surtout en u5 ?
Je ne sais pas si c’est très utile pour la suite. Justement, j’aimerais que l’on effectue une recherche pour savoir si dans les équipes de jeunes, ensuite, on en retrouve beaucoup qui ont commencé chez nous.
Peux-tu nous parler de la cuvée 2019/2020 ?
Comme d’habitude, il y a des joueurs qui sont pas mal qui peuvent éclore, qui peuvent éclater. On ne peut pas savoir, il y a des gosses qui sont timides, qu’on ne voit pas et qui finalement dans les 2 ou 3 ans qui suivent, s’ils sont sérieux, peuvent jouer à un bon niveau. Mais, si petit, on ne peut pas savoir. Des fois, tu as des gosses qui paraissent être au-dessus de tout et qui, après, disparaissent.
Ton sentiment sur l’équipe d’encadrement des U5/U6 ?
Ah ! Formidable ! Ecoute, franchement, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de clubs qui aient autant de retraités pour s’occuper des tout petits. Je trouve que c’est très bien. Sinon, tous ces retraités, ils sont bien. Je ne souhaite qu’une chose : qu’ils durent tous longtemps !
A côté de cette longue carrière de joueur et d’éducateur, tu as aussi une longue carrière de dirigeant ?
J’ai commencé à être dirigeant quand j’ai eu fini d’encadrer une équipe. C’est le président Daniel Sagard qui m’a demandé si je voulais être dirigeant en équipe Une. Je le suis resté une bonne trentaine d’années. J’ai arrêté d’être dirigeant de la Une à l’arrivée de Dalmiro, entraîneur de la Une. J’ai continué quelques années de plus, avec la 2 et puis j’ai arrêté.
Même si tu étais le dirigeant principal, tu n’étais pas le seul en équipe 1.
En effet, Lucien Sanchez, Maurice Escaich et Jacques Poudès accompagnaient aussi l’équipe Une, en tant que dirigeants.
Mais en plus de cette fonction, tu as eu d’autres responsabilités dans le club me semble-t-il.
Oui, mais pas grand-chose. Ce n’est pas quelque chose qui m’a marqué. Oui, J’ai fait partie des Comités Directeurs sous les présidences de Raymond Granja et de Christophe Quagliato, je crois. A vérifier.
Tu as vécu de grands moments à la JSC, peux-tu nous en parler ?
Des grands moments, c’est un bien grand mot parce qu’ils se sont toujours mal terminés par des trous financiers que l’on paye encore aujourd’hui.
Pas de grands moments à se mettre sous la dent ?
Oh, si ! La venue de Christian Lopez, grand joueur international qui est venu jouer à Cugnaux. C’est à ce moment que le club a décollé sous la Présidence de Daniel Sagard.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Bien sûr, je repars avec toute l’équipe. Ça nous fait trop de bien ! Et ça nous fait oublier notre grand âge !
Un petit mot sur le club ?
On n’a pas trop d’informations sur le club et donc, qu’est-ce que tu veux que j’en dise.
Tu m’étonnes, car des informations apparaissent régulièrement sur le site du club. Depuis la date du confinement, de très nombreuses interviews y paraissent, presqu’une cinquantaine, et ce n’est pas fini, ce qui donne une idée de la vie du club. Est-ce que tu y vas voir de temps en temps ?
C’est vrai que je n’y vais pas souvent et qu’il faudra que je le fasse. Maintenant, après avoir suivi de longues années l’équipe 1, je trouve que Cugnaux n’est pas à sa place en Promotion Honneur (R3 aujourd’hui). L’équipe devrait être au plus haut niveau régional comme autrefois. De plus, comme j’ai été éducateur de jeunes, il faudrait que nos équipes de jeunes soient au niveau Ligue. Honnêtement, je ne peux pas te donner mon sentiment sur la saison prochaine parce que je n’ai aucun élément sur l’équipe Seniors 1 et 2 qu’il y aura.
C’est dommage que tu n’ailles pas voir sur le site, car des infos ont été diffusées sur les équipes Seniors 1 et 2. Je t’invite à y aller. Merci Alain, un grand merci pour ton long et important investissement chez le rouge et noir et à l’an prochain.