Nous continuons notre voyage sur la Planète JSC, saison 2019/2020, par l’interview de Paul Antras, éducateur équipe 3 U7. (A suivre…)
Interview réalisée par Robert Grisolia le 27 /06/2020
Salut Paul. Comment as-tu vécu ce confinement et ce déconfinement ?
En fait, ça fait du bien de passer du temps avec sa famille, parce que, moi, je n’ai pas bossé du tout. J’ai arrêté de bosser parce que je travaille dans la restauration et le restaurant était fermé. C’était un peu anxiogène, mais il y avait des bons côtés, aussi. Je n’étais pas souvent à la maison quand je travaillais, mais là, ça faisait un bol d’air familial. J’ai fait, un peu comme tout le monde, l’école à la maison. Maintenant, en CP, c’est assez abordable. C’est un peu de boulot, mais on maîtrise la technique et ça s’est bien passé. Pour l’entretien physique, on a la chance d’être dans une maison avec un grand jardin. C’était plus simple pour moi et pour le petit qui avait de quoi se défouler, se dépenser.
Peux-tu te présenter ?
Je suis né le vendredi 11 août 1989 à Bourg-la-Reine dans le 92. Aujourd’hui, j’habite à Cugnaux depuis 4 à 5 ans, mais depuis l’âge d’un an, j’ai passé toute ma jeunesse à Saint Jean de l’Union. Je suis marié et j’ai un petit garçon, Tiago qui joue à la JSC Cugnaux. Je suis responsable d’exploitation dans la restauration rapide, pour être précis, je suis directeur d’un Mac Do, grosso modo, celui de Muret.
Peux-tu nous dire quel a été ton parcours sportif ?
Mon parcours sportif se résume au foot. J’ai commencé tout petit, en moins de 8, comme on disait à l’époque, à l’Olympique Saint Jean. J’y ai joué jusqu’en moins de 15 ans. Ensuite, avec toutes les blessures et les sorties, avec les copains, qui devenaient prioritaires sur le foot, à l’adolescence, j’ai arrêté en moins de 15. J’ai repris un peu plus tard en Seniors, toujours à Saint Jean, mais qu’une saison, même pas, seulement quelques mois. J’avais du mal à concilier le boulot et la vie sportive. Depuis quelques années, je joue dans les Urban Soccer, tous ces trucs de foot en salle. On se retrouve avec les copains, pratiquement, une fois par semaine et on joue à 5 contre 5. C’est bien, c’est ludique et on passe un bon moment.
A quel poste jouais-tu ?
Milieu de terrain, entre milieu central et milieu droit.
Venons-en à ton parcours d’éducateur.
Eh bien, ça a commencé cette année. Tu es venu voir les parents en début d’année, en disant que tu avais besoin d’aide pour encadrer les équipes, surtout le week-end sur les plateaux. Et voilà, je me suis porté volontaire pour aider, même si je ne pouvais pas être là tous les samedis. Et, quand j’étais là, je le faisais avec plaisir. J’étais quand même très frustré de ne pas pouvoir être là, tous les week-ends parce que, de par mon métier, je ne pouvais pas me libérer tous les samedis. Mais, après, avec les gamins, je me suis régalé. Ils sont à un âge où ils sont là pour s’amuser et rien d’autre. Donc, c’est un régal de voir un groupe de gamins devenir une bande de copains.
Tu n’étais pas présent tous les samedis, mais je sais que tu pouvais passer le relai.
En effet, on était deux papas à être là très régulièrement et il y en avait même un troisième qui pouvait prendre l’équipe en cas de besoin. Avec moi, il y avait Nordine Sebti et Eric Makueno. On s’appelait toutes les semaines pour savoir lequel pouvait être là ou non. Il n’y a pas eu une seule fois où personne n’était là. On a toujours réussi à être là et, même, des mamans étaient prêtes à prendre le relai en cas de besoin. C’était leur hantise, mais elles étaient prêtes à prendre l’équipe en charge. Au niveau du coaching, on n’a eu aucune difficulté avec l’équipe. Maintenant, il faut savoir être patient avec des enfants de 6 ans. Moi, je suis quelqu’un qui aime gagner et ne pas perdre. Il faut savoir aussi, avec les petits, mettre ça de côté. Il faut qu’ils s’amusent et ne pas leur mettre trop de pression.
Est-ce que vous respectiez bien le même temps de jeu pour tous, comme le préconise la FFF ?
Notre souci était de bien faire en sorte qu’ils jouent le même temps de jeu. Quand ils étaient tous présents, on avait plus de rotations à faire, donc on avait des chronomètres avec nous. Au début, on les faisait tourner toutes les deux minutes et c’était difficile. Donc, on a fini par faire un seul remplacement par match, vu qu’il y avait beaucoup de matchs. Ça les faisait tourner un peu moins et jouer plus longtemps
Parle-moi maintenant de l’équipe.
On avait une équipe qui était mixé, avec deux petits qui étaient en U6, l’an dernier, et qui se débrouillaient déjà très, très bien et des joueurs qui débutaient. En début de saison, c’était un peu frustrant, je pense, pour les deux « anciens » parce qu’ils se retrouvaient avec des copains qui n’avaient jamais joué au foot. Donc, il fallait laisser le temps aux copains d’apprendre à jouer au foot et, très vite, ils ont tiré les autres vers le haut. Au final, ils ont tous progressé tout au long de l’année et c’était un régal de voir les progrès.
Avez-vous rencontré des difficultés à gérer ces différences de niveau ?
Ce sont des enfants ! Au début, si un enfant pensait que son copain était moins fort que lui, il allait le lui dire. Notre rôle est de dire aux enfants qu’ils sont là pour s’amuser, qu’il y en a qui vont progresser petit à petit. Au début de l’année, on a rencontré ce genre de difficulté, puis, très vite, c’est devenu une bande de copains, donc, très vite, ces différences de niveau, ça a été mis de côté parce qu’ils étaient tous contents de jouer les uns avec les autres. Je pense qu’on a eu de la chance : en tout début d’année, il y avait mon fils et Mahedyne qui fêtaient leur anniversaire à quelques jours d’intervalle, et tous les deux ont invité toute l’équipes à leur anniversaire. Je pense que ça a aidé à créer des liens entre tout le monde.
Quels ont été les résultats de l’équipe sur les plateaux ?
Ils gagnaient la majeure partie des matchs. Dès le début de l’année, c’était dû aux deux U6 de l’an dernier qui ne devaient pas être les moins bons de Cugnaux. Et puis, ils ont tiré les autres vers le haut. Mais, ils avaient tous, en eux déjà, cette envie de gagner. Même s’il n’y a pas d’enjeu, les petits sont très contents de gagner et, quand ils rentrent à la maison et qu’ils disent à papa et maman qu’ils ont tout gagné, ils sont fiers.
Un point fort de cette équipe ?
Ils ont tous progressé et, au final, ils gagnaient une grosse partie de leurs matchs. Plus ils avaient confiance en eux et plus c’était facile.
Un point faible de cette équipe ?
C’est peut-être qu’elle n’ait pas eu le même éducateur à chaque week-end. Peut-être que les enfants ont été, peut-être, un peu perdus, entre les consignes des uns et des autres. Même si c’était une force qu’il y ait toujours quelqu’un pour les encadrer, je pense que c’était un peu perturbant pour eux.
Un mot sur les parents ?
Globalement, tous les parents étaient investis. Ils étaient tous, quasiment là, tous les Week-ends. Il y en a qui restaient, il y en a qui ne restaient pas, mais on n’a eu pratiquement aucun souci de gamin à devoir garder après les plateaux. Ça nous est peut-être arrivé une fois, sur toute la saison, donc ce n’est pas vraiment représentatif. Un super comportement des parents autour du terrain ! Quand les enfants s’énervaient un petit peu ou quoi que ce soit, soit ils nous laissaient gérer si on arrivait à gérer, soit, si l’enfant n’écoutait pas trop, ils intervenaient, mais toujours dans le sens de l’éducateur. Franchement, là-dessus, on a eu de la chance d’avoir eu des parents au top.
Et ton meilleur souvenir ?
Le premier plateau qu’on a fait sur le nouveau terrain synthétique. Les enfants étaient tous contents d’être sur ce nouveau terrain.
Et ton plus mauvais souvenir ?
C’est cette fin de saison précoce ! Ça restera un mauvais souvenir. On n’a pas pu continuer et les petits étaient un peu frustrés.
Peux-tu nous dire ce que tu comptes faire la saison prochaine ?
Le petit, on va le réinscrire au foot. Il hésite encore un peu. On va voir s’il maintient vraiment son envie de jouer au foot. On ne va pas l’obliger. S’il n’a pas trop envie, on arrêtera. Quant à moi, je continuerai d’aider, si le petit continue, mais je ne peux pas promettre, là, comme cette année, d’être là, tous les week-ends.
Un dernier mot ?
Je pense qu’il est très important que beaucoup de parents s’investissent un petit peu, comme moi, même s’ils ne peuvent pas être là, tous les week-ends. On se rend vite compte que sans les bénévoles, les gamins ne peuvent pas jouer. C’est ça les bénévoles. C’est important d’inscrire son gamin au sport, mais c’est important aussi de s’occuper des petits, ça ne se fait pas tout seul.
Merci Paul. Un grand merci pour ton investissement en tant qu’éducateur cette saison et on espère bien te retrouver au sein de la JSC, l’an prochain, avec ton petit.